† Fallen †
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 Nouvelle Lune

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Siriel Silver
† Espèce inconnue †

Siriel Silver

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Nouvelle Lune Vide
MessageSujet: Nouvelle Lune   Nouvelle Lune I_icon_minitimeDim 29 Nov - 1:00

Le soleil était tombé sur Paris la grise et la lune argentée se faisait attendre. Peut-être n’aimait-elle pas le petit croissant auquel était réduite ce jour ou bien le monde ne l’intéressait pas assez pour la tirer de son lit d’étoiles. Un soir viendrait sûrement où la réalité ne la captiverait plus et où elle s’écarterait, libre, de ce monde bleu, fourmillant de vie et vide entremêlés.

Deux mains blanches écartèrent une pierre de calcaire gris clair. Le couvercle sculpté grinça contre le coffre, remake parfait des films d’horreur. Mais la ressemblance s’arrêtait là. Pas de poussière ou de toiles d’araignées dans le caveau. Pas de squelettes, de chaînes au mur, de courants d’air tourbillonnants ou de pleurs distant d’un cachot humide. Non, juste une pile de livres entre les pattes du loup de pierre et une tasse de café froid. Dracula n’était plus qu’un adolescent blanc, blond, perdu, se frottant les yeux de ses poings fermés pour les habituer à la lueur diffuse de la pièce. Siriel se réveillait et revivait sa mort. Comme tous les soirs, au moment précis où l’astre nocturne faisait son apparition.

Une main blanche tourna la poignée cuivrée de la porte boisée. Le panneau verni pivota sur ses gons, en silence, laissant à peine le passage au Directeur de la Bibliothèque.

Quelques minutes à peines s’étaient passées depuis que Siriel s’était levé. Ses cheveux clairs restaient en bataille mais il avait passé une chemise blanche qu’il rentrait dans un pantalon noir. L’ourlet vaguement plus gris laissait voir ses pieds nus. L’adolescent avait gardé de sa vie d’esclave l’horreur des chaussures. Dans la réserve, elles étaient plutôt rares et il avait préféré donner les siennes a sa sœur. Quand à la vie avec Fitzroy, elle lui avait appris à obéir. Il était maintenant son propre maître et aimait sentir le pouls de la pierre sous sa voûte plantaire. La plupart des habitués ne le remarquaient même plus. Il monta l’escalier de marbre, poussa les belles portes vers son lieu de travail.

Allez et venues dans les allées, musique des pas sur le sol et de la flûte discrète qui se diffusait par les hauts parleurs. Chuchotements, bousculades, livres tombant, la vie enfin. Celle d’une dizaine personne dans un espace initialement prévu pour une centaine. Les vivants ne prenaient plus le temps de lire. Pour le coup, il était content d’être mort.

Marchant silencieusement parmi les habitués, le jeune homme remarqua une silhouette inconnue aux longs cheveux bouclés et à l’allure d’un noble anglais. Du moins s’il en croyait ce que lui avait apprit son ancien maître. Il ne pouvait voir son visage mais n’en avait pas besoin. Cet homme était fascinant. Parce qu’il était étranger. Parce qu’il était mort. Parce qu’il ne le remarquait pas.

Le temps qui passait n’avait pas d’emprise sur eux. Le vampire marchait de rayons en rayons, visiblement pas pressé et Siriel le suivait. Des yeux le plus souvent, se déplaçant lorsque la distance se faisait trop grande, sans jamais l’examiner au point de le mettre mal à l’aise ou paraître menaçant. Il se saoulait de sa présence comme il le faisait parfois de café. Laissant ses sens enregistrer les moindres postures pour les dessiner plus tard, Siriel s’autorisa un soupir, remonta les manches de sa chemise jusqu’au coude et fourra ses mains dans ses poches. Le moment durait depuis quelques temps déjà. Il allait forcément le briser. Et curieusement, cela le dérangeait moins que prévu. Il fallait mettre une voix sur ce dos. Des yeux dans ce visage. Une texture dans cette blancheur. Sinon le dessin resterait plat. Moche. Réel.
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Torin Ó Loingsigh
† Vampire †

Torin Ó Loingsigh

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Nouvelle Lune Vide
MessageSujet: Re: Nouvelle Lune   Nouvelle Lune I_icon_minitimeMer 2 Déc - 1:12

Il y a toujours de quoi dire sur Paris. La capitale est un constant renouvellement de surprises – généralement mauvaises pour un immortel étranger et désabusé – et chaque action, chaque chasse, chaque nuit pourrait engendrer de nouvelles interrogations et de nouveaux constats. Chaque détail pourrait être à l'origine de nouveaux récits, de nouvelles comparaisons plaçant l'Irlande à quelques lieues au dessus de l'hexagone triste et sale. Cette nuit encore, la chasse avait été ennuyeuse, ravivant une tonne de souvenirs qui n'avaient rien d'heureux. La plupart concernait Aine. Sa façon de chasser, ses expressions, son mépris, tout. Le traitement qu'elle infligeait aux humains, qu'il avait critiqué et repris, plusieurs siècles plus tard. Wexford, Dublin. Les révolutions. Chaque chasse, chaque proie parisienne remuait en lui un passé, pas toujours le même. Comme des lignes d'histoire. C'était la même impression que lorsque l'on feuilletait un livre. Les doigts glissait sur les lignes, sous les légendes expliquant les images.

La chasse ici laissait cette étrange sensation de parcourir un manuel scolaire avec ses pavés historiques, ses illustrations accompagnées de deux trois mots. Chaque geste, chaque souvenir semblait plus important qu'il ne l'avait jamais été. Et chaque chose faisait revivre une nouvelle époque. De celles où il n'y avait ni téléphone portable, ni voitures. Du temps où l'électricité n'était qu'un phénomène méconnu et où les lampadaires fonctionnaient au gaz. Et comme chaque souvenir, ceux-là le ramenaient à trois personnes. Aine, Aoife et Liadan. Aine qu'il avait aimé, puis tué, Liadan qu'il avait abandonnée et retrouvée, qui, avec Faolàn, avait motivé son voyage en France, et la douce Aoife que l'histoire avait fait disparaître.

Il avait brisé les vertèbres de sa victime par habitude et l'avait assise sur le trottoir, contre le mur, jambes pliées pour qu'elle ne prenne pas trop de place et les paupières closes, la tête sur les épaules pour le respect du mort. Chasser ici lui faisait toujours faire d'étranges choses. Puis il avait abandonné sa chasse, ne se sentant pas d'humeur excessive. Il avait le nécessaire, le superflu attendrait le lendemain. Il restait encore cinq jours avant son retour en Irlande, et il comptait bien chasser à outrance ici pour diminuer le nombre de morts là bas, l'espace de quelques nuits. Les corps ici lui importaient peu, tant que ses Terres n'étaient pas en danger, le massacre ne le concernait pas. Il oublia donc les humains en quête d'un meurtrier pour abréger leur existence inutile et se mit en quête d'un nouveau passe temps bien plus fascinant.

L'histoire avait réveillé Aoife, et il connaissait bien la vampire qu'il avait laissé à Limerick. Elle se sortait toujours de tout et elle laissait sa marque dans l'histoire. Aoife n'était certainement pas passée inaperçue, et s'il trouvait un bouquin relatant de la fuite des comtes ou des nobles de France immigrés au cours du seizième ou dix-septième siècle, il la trouverait peut être. Il était possible qu'elle soit morte, qu'elle ait quitté la France et même qu'elle n'y ait jamais mis les pieds, mais il fallait bien commencer quelque part, et les rayonnages de la bibliothèque Sainte Geneviève – tenue par un vampire, d'après ce qu'on lui avait dit – semblaient être un bon début. Ignorant humains et vampires, il avait trouvé un arrêt de bus, une carte de la ville puis, enfin, l'édifice. Imposant et ordinaire, sans beauté excessive. De l'utilitaire, sans fioritures.

Celui qui vivait ici n'était pas de ceux qui avaient besoin de montrer ce qu'ils possédaient. Pas de la trempe de Fitzroy Holmes par exemple, ce qui lui faciliterait bien les choses. Parler d'histoire et de véritable culture avec des pantins n'avait aucun intérêt. Un bloc de pierre donc. Et si les barreaux aux fenêtres du rez-de-chaussée laissaient une sensation plutôt désagréable – la culture ne s'enfuit pas – il était évident qu'ils étaient nécessaires. Les colonnes donnaient au bâtiment l'air d'un mastodonte, un peu vivant. Un mammouth dont les entrailles se montrèrent étonnamment intéressantes. Après l'apparence sommaire de l'extérieur, les étagères emplies de livres semblaient incroyablement belles et le vampire s'autorisa un sourire.

Peu dérangé par les murmures, les pas qui crissaient ou tapaient sur le sol, le vampire s'approcha des façades de livres qui s'offraient aux lecteurs, effleurant du doigt la tranche d'un bouquin au hasard, caressant les aspérités du titres assez distraitement. Il longea le mur jusqu'à un escalier dont il monta les marches, sans hâte particulière. La nuit n'était pas encore bien vieille et s'il ne trouvait pas ce soir, il reviendrait le lendemain, tout simplement. De nouveau, il observa les livres, lu des titres, frôla des couvertures, en tirant parfois un ou deux pour mieux les voir, éventuellement les feuilleter ou les garder à la main, les jugeant plus intéressants que les autres. Pas juste des livres d'histoire, un peu de tout. Beaucoup plus qu'il n'aurait le temps de lire en moins d'une semaine, mais il aimait avoir le choix. Il longea tous les rayons, conscient de la présence derrière lui, trop lointain pour être gênant mais trop là pour être inaperçu. Silencieux, inlassable, le suivant à travers la salle de lecture jusqu'à la dernière porte que poussa Torin, sans se demander pourquoi personne ne semblait y entrer. Ça n'était pas fermé, c'était donc autorisé. Et si ça ne l'était pas, son compagnon le lui dirait, en bon directeur (qui d'autre qu'un vampire directeur d'un tel établissement pouvait avoir l'air d'appartenir aux lieux à ce point ?).

Il ouvrit la porte et la tint pour l'adolescent, sans sourire mais plutôt encourageant. Patient, il attendit que l'autre le suive et laissa la porte se refermer derrière eux dans un soupir, les laissant face à trois autres portes.


« Laquelle ? »
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Siriel Silver
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MessageSujet: Re: Nouvelle Lune   Nouvelle Lune I_icon_minitimeVen 4 Déc - 22:55

Le silence appartient aux morts. Eux seuls savent comment ne pas le troubler. Eux seuls en connaissent également les vertus et savent l’apprécier. L’inconnu était un vrai vampire. Pas de ceux qui brillent à la lumière des néons mais un enfant de la nuit, comme lui. Il se fondait entre les étagères, frôlait le bois en une caresse presque sensuelle, il avait la beauté du Dracula de Stocker. Plus la beauté physique dont le monstre était dépourvue.

L'Etrange, ne parla pas, ne se retourna pas, se contentant d'accumuler dans ses bras des bouquins divers, variés mais toujours beaux. Des rayons qu’il mutilait, Siriel pouvait deviner le contenu des ouvrages mais il ne connaissait pas encore parfaitement tous ses locataires et n’arrivait pas à deviner ce qu’il cherchait réellement. Peu importait finalement, l’ancien saurait où le trouver, ou le demander seul. Il ne semblait pas perdu. Au contraire, il marchait, sans à-coups ni tension le long des étagères. Son rythme avait changé imperceptiblement. Quoiqu’il cherche jusqu’ici, il semblait l’avoir trouvé. Il savait où il allait.

C’est ainsi que l’inconnu sorti de la grande pièce, descendit les escaliers de marbre et poussa la porte menant aux appartements privés. Siriel suivit, la fascination laissant doucement place à une curiosité détachée, un peu comme celle du chat qui surveille sous ses paupières mi-closes les mouvements erratiques d’une quelconque ficelle. La séparation entre l’aile privée et la publique n'était jamais fermée mais peu nombreux étaient ceux qui osaient s’aventurer ainsi dans les couloirs de traverse. Il suivit. Notant la porte qu'on lui tenait mais sans y réagir autrement qu'en continuant son chemin. Il n'y avait aucun sourire sur le visage de l'inconnu. Pas de surprise ni même la colère qui aurait fait briller les yeux de son maître. Non. Celui là avait des pupilles comme ces lacs de montagnes dont la profondeur est aussi impressionnante que l'altitude. Des yeux clairs et lumineux mais morts, comme les siens. Posés, tranquilles, forts. Un rêve.

Sans se poser de véritables questions, l'adolescent entra dans le petit couloir et attendit que son invité reprenne la direction des opérations. Le silence entre eux n'était pas pesant, il n'y avait dans l'air aucune violence ou menace et la question ne troubla presque pas l'ambiance de la pièce. Laquelle. Un bruit étrange, curieux. Le mot avait un défaut mais Siriel n'arrivait pas à savoir lequel. Il ferma les yeux. Laquelle. La porte de droite qui bloquait l'accès à sa cachette ? Celle du milieu, sombre et intime dans laquelle il aimait cacher son inculture et passer ses nuits à rêver ? Celle de gauche menant à son appartement ? Confortable, impersonnelle, dotée d'une machine à café à dosette. Le partage en doses individuelles. Drôle de concept mais le résultat était buvable et c'était tout ce qui comptait.

Ce fut la porte de gauche. Pas fermée évidement pas plus que sa sœur en haut de l'escalier ou celle, plus imposante, qui bloquait l'accès au logement proprement dit. Ils entrèrent. Lui devant, l'Etrange derrière, dans un silence exquis. La porte protesta bien un peu (cela faisait longtemps qu'on n'avait pas eu besoin de ses services), grinçant contre l'ingratitude des hommes et dévoila un grand salon dont les fenêtres proportionnelles laissaient passer la lumière de la nuit. La cuisine, le poste de travail, les tables et les étagères, tout était d'une propreté méticuleuse. L'ensemble était aménagé avec goût, richesse mais sans aucun luxe. C'était de l'utilitaire. Joli, certes, mais fonctionnel avant tout. Froid, moderne, impersonnel. Un lieu qui, comme son propriétaire, n'avait pas d'âme.

Le silence reprit ses droits quelques secondes alors que les deux immortels s’immobilisaient sur le palier. Maintenant qu’ils étaient là, l’adolescent n’en voyait absolument pas l’intérêt. Il examina à nouveau la pièce, familière et étrangère à la fois et planta ses yeux d’argent dans le regard de son interlocuteur.


« Pas la bonne, hein ? »

Ton plat, voix grave. Il n’allait tout de même pas pousser le vice jusqu’à rougir ou paraître gêné pour un simple quiproquo. Après tout, qu’étaient quelques minutes de perdues lorsqu’on avait l’éternité devant soi ? N’empêche, il aurait aimé trouver la bonne. Enfin. Il en restait toujours deux.
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Torin Ó Loingsigh
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Torin Ó Loingsigh

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MessageSujet: Re: Nouvelle Lune   Nouvelle Lune I_icon_minitimeDim 6 Déc - 2:50

Il y a des silences bien plus bavards que de longs discours, d'un calme plat et d'une douceur des plus agréable. L'impression que tout est évident, et que rien ne pourrait aller mal. Le genre de choses qui semblaient rassurantes à un vampire de plus d'un demi millénaire et qui, pour beaucoup d'humains, était extrêmement agaçante, leur donnant l'impression que l'on pouvait lire en eux, violer l'intimité de leur esprit étroit pour y piocher quelques informations et en laisser d'autre, un peu comme on se sert dans une bibliothèque, justement. Le directeur sans âge sembla hésiter un instant puis mena l'irlandais vers une des porte, sans un mot, sans une indication, sans expression. Un guide impersonnel et assez fascinant qui donnait de plus en plus l'impression d'appartenir aux lieux plutôt que l'inverse, comme un énième ouvrage dans le bâtiment.

L'espace d'une courte seconde, Torin hésita à le suivre, à rompre le silence qui les envelopper pour demander où ils allaient, réalisant que sa question n'avait peut être pas été assez claire, puis il se contenta de suivre. Où que l'enfant le conduise, ce serait bien. Et s'il n'y trouvait pas ce qu'il chercherait, il suffirait de ressortir et de choisir une autre porte. Peut être y avait-il plusieurs réserves, ou peut être le garçon le menait-il vers son bureau, songeant que le vampire voulait lui parler. Quelques suppositions qui disparurent lorsque dans un grincement, une porte s'ouvrit sur un petit logement de fonction, laissant fuir quelques parfums de renfermé et de propreté, avec une note prononcé de café. Comme une réserve inutilisée où l'on aurait oublié un ou deux paquets d'un café soluble assez ordinaire. Pas d'odeur de sang, ça n'était donc pas là que l'enfant faisait venir ses proies.

Le vampire observa le mobilier, patient, décidé à ne pas ouvrir la bouche avant que le directeur ne l'ait fait, peu désireux de brusquer les choses où d'être celui qui, encore, conduirait les opérations. Une main posée sur le chambranle de la porte, Torin sourit doucement avant de laisser ses traits se détendre en un masque neutre, sans la moindre expression. Finalement, au bout de quelques secondes, une ou deux minutes peut être – la notion du temps étant souvent assez particulière lorsque le temps ne vous est pas compté – il sentit les yeux de l'enfant sur lui, son regard presque incolore chercher le sien et s'y accrocher, sans pour autant tenter d'en tirer quoi que ce soit. Il se contenter de fixer, simplement, lâchant une supposition même pas vraiment interrogative lui échapper dans un souffle, comme si les mots se formaient seuls, sans volonté de sa part. Il était agréable et fit sourire le vampire, d'abord doucement, puis un peu plus franchement, le poussant à rire, plus ravi que moqueur ou même réellement amusé. C'était agréable, comme l'eau du Lough Corrib, un peu. Ses lèvres retombant, Torin retrouva son expression habituelle, peut être un peu plus gaie.


« Non en effet. »

Il laissa le silence revenir encore quelques secondes, se demandant s'il se contenterait de ces quelques mots et se laisserait de nouveau guider par l'enfant mort jusqu'à une nouvelle porte, peu importe laquelle, juste pour le plaisir de voir où il serait conduit, pour savoir s'il trouverait la bonne. Sans lâcher le regard du garçon, son air se fit plus doux, tentant de s'accorder à celui de son compagnon, comme un caméléon qui se noierait dans un nouveau décor.

« Je cherchais la réserve, pour un livre que je n'ai pas trouvé. Je suppose que vos ouvrages les plus précieux ne sont pas au vu et au su de tous. »

Il laissa à Siriel le temps de décider – après tout, il ne voulait peut être pas qu'un inconnu s'invite ainsi pour demander l'accès aux bijoux de la bibliothèque – et le suivit de nouveau, refermant la porte derrière eux, la plainte lui ôtant toute envie de garder le silence. Il voulait en savoir plus sur l'étrange directeur, avec l'avidité qui l'habitait toujours lorsqu'il ouvrait un nouveau livre, découvrait une nouvelle tranche d'histoire, que ce soit la sienne – celle de l'Irlande – ou une autre, quelle qu'elle soit. L'enfant mort était cela, une histoire inconnue, un morceau de passé. Marchant d'un pas assez lent vers la réserve, sur les talons de son guide, il inspira doucement, savourant l'odeur de la pierre.

« J'aimerais vous poser des questions, si cela ne vous ennuie pas. »

Un nouveau sourire, plus doux, un peu charmeur et vaguement artificiel et il reprit.

« Vous êtes un être intéressant. »
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Siriel Silver
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Nouvelle Lune Vide
MessageSujet: Re: Nouvelle Lune   Nouvelle Lune I_icon_minitimeJeu 17 Déc - 4:28

Certains bruits épousent le silence plus qu’ils ne le déchirent. Et, pendant quelques secondes, un paradoxe est observable dans la pseudo transparence du monde. Il colore l’air bleu en une nuance plus grise, ou peut-être verte, difficilement définissable mais reconnaissable entre mille pour ceux qui savent regarder. Et puis les grelots s’éteignent et les mots s’égrainèrent, déchirant le voile, rendant sa réalité à l’irréel.

Devant le regard impassible de l’adolescent, l’Etrange reprit son visage habituel, légèrement plus détendu que ses traits le montraient. Il ne devait pas rire souvent, c’était donc un cadeau. Poliment, Siriel inclina la tête pour remercier, un peu perplexe cependant sur les raisons de l’hilarité de son invité. Enfin, rire était un bon signe en général, non ? Même lorsque l’autre soulignait votre erreur de trois mots polis et inutiles. Les syllabes roulaient comme un galet porté par les vagues. Le silence changea un peu de forme, on attendait la suite.

Après quelques secondes d’immobilité, l’inconnu reprit doucement, précisant sa demande. De nouveau, Siriel hocha la tête, cette fois avec une très légère hésitation. La réserve était son coin à lui, un lieu qu’il aimait hanter lorsqu’il était réveillé. La tanière de culture, sous ses voûtes remplies de livres, où l’odeur de la poussière se mêlait à celle du café. Le vrai. Pas l’horreur plastifiée. Mais d’un autre côté, l’autre l’avait mérité. Par son silence, par sa posture et son charisme. Il ne ferait aucun mal aux livres. Les mots chez lui ne véhiculaient aucune violence. Au contraire. Ils semblaient blessés.

Tout en redescendant tranquillement, derrière son masque impassible, Siriel se demandait où il avait déjà entendu cet accent. Quelque chose de triste, de rocailleux et de fier qui lui rappelait des souvenirs. Il ne les avait jamais entendu aussi forts mais il les connaissait. Comme un amateur reconnaît du bon vin sans pouvoir toujours le dater ou le situer. On ne pouvait pas être bon partout. La main du guide toucha la pierre. La voix de l’étranger s’éleva de nouveau. Demandant une permission qui n’était que très rarement accordée. Il n’était pas intéressant. Il était pathétique
.

« Vous venez du pays brisé. »

Pas une réponse mais une question, ou presque. En se laissant aller à sa curiosité, Siriel permettait à l’Etrange d’assouvir la sienne, tout en se gardant le droit de ne pas répondre si la question ne lui plaisait pas. D’un certain coté, lui aussi était curieux d’en savoir plus sur l’ancien. Et les questions en apprenaient souvent plus que les réponses. Il n’avait rien à cacher, se fichait pas mal de ce que l’on pouvait penser de lui, mais se décida pour un effort supplémentaire. Histoire de se dévoiler un peu. Si quelqu’un pouvait le comprendre, c’était bien le vampire.


« Vos mots sont cassés. Ils sentent l’océan et les larmes.»

Neutre, comme toujours. Plus il s’exposait avec ses paroles, plus il se protégeait derrière son inexpression. Sa main pâle quitta la pierre, caressant presque amoureusement le bois de la seconde porte. Une simple pression suffit à l’ouvrir en silence et l’obscurité rassurante du refuge se déversa dans le couloir. Il entra. Sans regarder ce que faisait son invité, l’oubliant presque.

Au milieu des livres rangés et des piles encore à trier, l’on pouvait voir une fenêtre avec un large rebord. Là, un réchaud gris sur lequel était posé une cafetière italienne argentée trônait. Une boite en métal soigneusement fermée était rangée à côté. Siriel s’en saisit, l’ouvrit à son tour, dévoilant sa poudre brune comme autant de pièces d’or. Une odeur forte et amère s’en échappa quelques secondes. Le temps pour l’adolescent de transvaser une partie de son contenu dans le couvercle de la cafetière. La boite reprit sa place.

Ignorant toujours l’ancêtre, ou plutôt en le laissant poliment vaquer à ses occupations, l’adolescent tira quelques dessins d’une pile de papiers presque désordonnés et les rangea, dévoilant un briquet d’acier. La molette tourna. Le réchaud flamba.


« Café ? »
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Torin Ó Loingsigh
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Torin Ó Loingsigh

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MessageSujet: Re: Nouvelle Lune   Nouvelle Lune I_icon_minitimeMer 23 Déc - 16:42

Depuis que l'enfant mort avait commencé à suivre Torin, pas vraiment discret sans être envahissant, les mots s'étaient assez peu succédés donnant un patchwork étrange de quelques phrases venues de nulle part, de questions laissées sans réponse et d'évidences énoncées pour soi-même. Ils auraient bien pu être seuls, tous les deux, que ça n'aurait pratiquement rien changé. Et la situation plaisait à l'irlandais qui accueillit la déclaration de Siriel avec un sourire. Il ne répondait pas à ses mots, en aucun cas. Il se contentait d'exprimer une pensée personnelle, sans rien demander en retour. Et pourtant, il répondait aux attentes du vampire mieux que de n'importe quelle autre façon. Du pays brisé... Torin hésita, son regard ne quittant pas Siriel, et se décida à le laisser poursuivre en silence. Il interviendrait après, poserait des questions plus tard. L'enfant était décidé à parler au moins un peu et il aurait été dommage de mettre un terme à ses propos Sibyllins trop tôt.

« Vos mots sont cassés. Ils sentent l’océan et les larmes.»

Torin hocha la tête, confirmant plus sa propre impression que celle du vampire qui le guidait en longeant les murs, comme un fantôme. A ceci près que les fantômes n'existaient pas et que pour Siriel, il semblait qu'il soit bien de ce monde. Un hochement de tête donc, pour confirmer ce qui avait été un doute après la dernière phrase. Siriel parlait de l'irlande. Sous ses images et ses mots déguisés, il n'avait pas commis d'erreur, malgré son manque de connaissances flagrant. Il parlait en photo, en rumeurs et en histoire, d'une façon assez étrange qui rendait ses affirmations un peu floues compréhensible. L'accent donnait cette cassure dont il parlait et que d'autres décrivaient comme chantant. L'océan était évident, l'irlande étant une île, et Torin n'ayant jamais perdu l'accent qu'il avait eu du temps de son vivant, un peu bâtard, comme lui. Quant aux larmes... Inutile de préciser à quel point là aussi, l'enfant avait raison. Il y avait les larmes versées par l'irlande maintes et maintes fois, conséquences des catastrophes qui en avaient fait un pays brisé. Ceci dit, il restait un léger point que l'irlandais voulait éclaircir. Il n'avait aucun doute sur le fait que son pays été brisé, ça n'était pas une nouveauté. Il en avait même probablement toujours été ainsi. Mais il se demandait de quelle blessure il parlait.

« Vous parlez de l'île avec l'Angleterre ou seulement de l'Irlande ? »

Il fallait qu'il sache s'il parlait de la rupture bien visible, comme une déchirure entre l'Angleterre et l'Irlande symbolisée par ce bras de mer qui courait entre les deux îles ou simplement de l'île d'Irlande, de la petite Irlande libre. Et là encore, des cassures, il y en avait plusieurs. Celle, plus abstraite, qui avait marqué les âmes plus que le pays et celle entre Nord et Sud, qui faisait d'un même peuple deux nations différentes. Quoi que ce soit, il avait raison, mais la curiosité poussait Torin à lui demander quelques précisions, histoire de savoir ce qui marquait l'enfant dans son histoire. Et si sa propre question n'était pas bien clair, ça n'était pas un problème, quelle que soit la réponse de Siriel, elle serait instructive.

Il le suivit ensuite à l'intérieur de la réserve et déposa la pile de livres qu'il avait déjà amassée sur une étagère, laissant à l'enfant la liberté qu'il s'était accordé en l'ignorant. Il l'observa vaguement s'avancer vers la cafetière et quand le parfum du café le frappa, il l'oublia pour s'intéresser aux ouvrages qui s'offraient à lui. Il était assez peu surprenant que Siriel ne l'y ait pas amené tout de suite, les livres ici étaient plus précieux que ceux de la bibliothèque, et même si sa première demande avait été explicite, il ne l'y aurait probablement pas conduit aussitôt. De ce qu'il pensait avoir compris de l'enfant, il aurait d'abord voulu savoir si l'irlandais ne risquait pas de déranger les bouquins. Il restait silencieux, ignorant les mouvements de l'adolescent, certain que s'il voulait quelque chose, il saurait se faire entendre. Cette réserve était exactement ce qu'il cherchait, et c'est très certainement ici qu'il aurait une chance de trouver les éléments qu'il lui fallait. Peut être même la meilleure chance de tout Paris.

Comme il l'avait fait dans la pièce principale de la bibliothèque, il parcourut les quelques rayons en caressant doucement la tranche des livres, en extirpant un de temps à autre, quand le titre l'inspirait. La plupart sur l'Irlande ou l'Angleterre, d'Histoire ou d'histoires, peu importait. Les fictions comportaient toujours une part de réalité, et il faisait confiance à Aoife pour savoir comment se glisser dans un conte. La vampire aimait les livres, elle aimait la culture et la renommée, elle adorait être désirée et reconnue. Si jamais elle avait voulu lui laisser un message, ce qui aurait été tout à fait son style, elle aurait très bien pu apparaître dans un bouquin quelconque narrant une partie de leur histoire, être un nom parmi les mots. Elle savait jouer, elle savait vivre. Si Aoife avait survécu à sa fuite, il la retrouverait quelque part, dans un ouvrage quelconque.



« Café ? »

Torin se retourna, se laissant surprendre dans ses pensées sans même chercher à dissimuler ses idées derrière un masque neutre. L'enfant mort ne risquait pas de divulguer ses songes et de toute façon, il lui poserait ses questions franchement, ne laissant aucune place au mystère. Il n'y en avait pas besoin, Siriel n'était pas de ceux qui cherchent le pouvoir et la supériorité. Et s'il voulait qu'il se dévoile, il était naturel d'en faire autant. Il laissa donc l'hésitation se lire dans ses yeux et marquant un temps d'arrêt, cherchant la question qui lui avait été posée dans les brumes de ce qui lui servait d'esprit. Un peu trop encombré pour y trouver quoi que ce soit immédiatement. Lorsqu'il réalisa pleinement, il se contenta d'un signe de tête pour décliner l'offre. Il ne buvait jamais autre chose que du sang ou du bon whisky, sauf quand il n'avait pas le choix, pour plaire ou pour mettre un humain à l'aise. Mais l'adolescent n'avait probablement pas d'alcool ici, alors il se contenterait de sentir le café de loin. Déposant les deux ou trois livres qu'il avait trouvé sur l'autre pile, il rassura le directeur d'un sourire avant même qu'il ne se pose lui même la question.

« Je pars dans quelques jours mais je vous rendrai le tout avant, dans l'ordre et dans l'état, même si je n'ai pas le temps de tout lire. »

Il poussa distraitement l'ouvrage qui recouvrait les autres, le plaçant dans leur alignement, ordonné et naturel, et retourna à ses recherches, jetant un coup d'œil à la pile diminuée de papiers, sans aucun commentaire. Il poserait ces questions là plus tard, avec les autres. Quand il serait libre de penser sans parasite. Feuilletant un vieux carnet avec la douceur qui s'imposait, il se décida à interroger l'enfant sur ce qui l'intéressait avant tout.

« Je cherche des livres d'une époque bien particulière. Pas forcément écrites à cette époque, mais qui en traitent. Teitheadh na nIarlaí en irlandais. La fuite des comtes. Je recherche à peu près tout ce qui à trait à cette histoire. C'était en 1607. Que ce soit en rapport avec O'Neill et O'Donell ou avec d'autres comtes qui auraient quitté l'Irlande à cette époque pour la France, principalement, puisque je doute que vous ayez des documents concernant les réfugiés Espagnols et Italiens. »

Il marqua une courte pause pour permettre au bibliothécaire d'assimiler les informations et reprit.

« Il me faudrait aussi ce qui concerne ceux que l'on nomme les Oies sauvages, the Wild Geese. C'est environ un siècle plus tard. Il y a moins de chances pour que les informations m'intéressent, mais c'est une possibilité. Si vous avez des documents sur ces deux périodes, vous m'aideriez réellement. »
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Siriel Silver
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MessageSujet: Re: Nouvelle Lune   Nouvelle Lune I_icon_minitimeDim 27 Déc - 2:02

Mémoires et souvenirs ne s'expriment pas en mots mais en sentiments. Une image, une odeur, un bruit et c'est la conscience qui s'envole vers un film personnel. Un peu d'éternité au fond d'un esprit éphémère. Rien de réel cependant. Le cerveau interprète à sa façon et la mémoire n'a rien d'exact. Mais qui s'en soucie. Les hommes et les morts vivaient depuis si longtemps dans l'irréel qu'ils ne cherchaient plus que l'illusion de la vérité.

Les yeux de l'enfant fixèrent le plafond tandis qu'il réfléchissait, laissant les émotions passer sur son visage comme une série de diapositives, trop rapide pour montrer quoique ce soit, trop mécanique pour être révélateur. Il connaissait deux autres irlandais et tous donnaient la même impression de vieille cicatrice toujours douloureuse. Les blessures se réveillent les jours de pluie. Les exilés portaient leur pays dans leur accent, comme il portait le souvenir de Sarah dans le cœur.


"La mer ne fait pas autant de mal, sa séparation est naturelle, elle ne laisse pas de marque. C'est quelque chose causé par l'homme."

Il ferma les paupières, concentré. Il ne connaissait rien de l'histoire de ce pays, juste ce que les mots lui révélaient. Il avait une bonne oreille et était attentif, cela suffisait en général pour deviner ce qu'il devait savoir.

" Un morceau qui manque je dirais. Mais il y a autre chose n'est-ce pas ? Vous ne sonnez pas comme les autres."

Et l'air martial de Riagal n'avait rien à voir avec la valse du Cygne. Trois Irlandais, trois accents et expressions différentes. C'était intéressant. Les mots étaient des armes. Ils étaient meurtriers, ils étaient insensibles et avaient la beauté froide de la mort. Bien utilisés ils étaient redoutables. C'est pour cela qu'il aimait les livres. Une exposition de couteaux sous vitrine, toujours aussi beaux mais sans danger. S'ils devenaient trop agressifs, il suffisait de refermer l'ouvrage. Ils avaient longtemps parus inaccessibles au jeune esclave mais il ne regrettait pas les efforts qu'il avait fourni pour apprendre à lire. Leurs mondes lui appartenait à présent. Fitzroy pouvait être fier de sa position dans ce monde, Siriel appréciait celle qu'il avait sur les autres mondes. Tous ceux qui soi-disant n'existaient pas et lui paraissaient parfois plus réel que la réalité.

Voyant qu'il vaquait à ses occupations, l'étrange fit de même, examinant les livres de la réserve, refusant le café d'un mot. L'adolescent n'insista pas, le laissant faire, absorbé quand à lui par sa boisson, guettant du coin de l'œil que l'on ne blessait pas ses protégés. Mais il se faisait peu de soucis. Les autres qu'il connaissait appréciait la valeur des beaux objets et l'Etrange avait montré qu'il n'avait pas besoin d'avertissements pour comprendre.

Sans un mot supplémentaire, le vampire versa le liquide sombre et chaud dans sa tasse et en huma le parfum capiteux avant de reposer le tout à côté de lui. En silence, il reprit un dessin et le travailla, rajoutant une ombre, un détail, effaçant un trait maladroit, toujours modifiant, millimètre par millimètre sans se lasser. "Cent fois sur le métier, remettait son ouvrage". On aurait du l'appeler Pénélope.

Les mots repassèrent à l'attaque, venant cette fois de l'inconnu. Il l'assurait de ce qu'il savait déjà, amenant un nouveau hochement de tête. Il prendrait son nom et son adresse avant de le laisser partir. Cela faisait partie de la procédure et permettait d'aller réclamer les ouvrages en retard. Et s'il était connu que Siriel ne s'éloignait pas de son Maître Paris, il avait assez d'employés pour les y envoyer au besoin. Il se leva. Concentré, écoutant les instructions pour y obéir au mieux comme on le lui avait apprit. D'une main, il montra un rayon tout en bas.


"Les contes sur la noblesse."

De l'autre main, il effleura une pile de livres reliés, souvent assez épais.

"Livres historiques sur l'Irlande"

Toute époque confondue, ils n'y en avait pas des centaines sur ce petit bout de terre. Le monde était tellement vaste et le temps si étendu qu'il aurait fallu des villes entière de livre pour tout y loger.

"Un sur les oies sauvages et celui-ci"

Il leva le bras au dessus d'une étagère et y attrapa un vieux volume en cuir souple, à peine touché par la poussière. Se détournant du vampire, Siriel souffla dessus et finit de le nettoyer avec un mouchoir en tissu. La couverture était bleue si claire qu'elle paraissait blanche et les feuille de papier jauni laissait voir une calligraphie soignée, indéniablement féminine.

"Je ne connais pas les mots mais les chiffres vont."

Il s'agissait visiblement d'un texte irlandais écrit à la main vers le 18ème siècle. La femme y avait couché quelque chose d'important. Elle s'était appliquée et les quelques gravures illustrant l'œuvre étaient magnifiques. Ce livre faisait partie des préférés de l'adolescent qui se plongeait souvent dans les traits de plume et la beauté secrète de ces mots qu'il ne pouvait pas lire. Il l'avait caché au Chasseur, redoutant de le voir disparaître totalement. Il avait d'ailleurs recopié les plus belles planches qui se cachaient quelque part dans la pile. Il hésita visiblement avant de lui tendre le livre.

"Qu'est-ce que la fuite des comptes et les oies sauvages ? C'est comme le voyage de Nils Olgersson ?"

Il avait bien aimé ce conte et s'il se doutait bien que cela n'avait rien à voir (pas la même époque, pas la même origine), il ne pouvait s'empêcher de faire le lien. Restait à espérer que l'Etrange n'était pas de ces anciens qui avaient oublié de ce que c'était que d'être jeune et d'avoir le monde à apprendre. Avec Fitzroy, on ne savait jamais comment on serait accueillit. Il pouvait avoir la fibre pédagogique ou pas du tout. Cela dit, Siriel ne se laissait que rarement aller à lui poser des questions. Il lui en voulait trop. Peut-être que l'inconnu accepterait de l'instruire. Ou pas. Mais comme sa curiosité avait été réveillée, il irait demander a Liadan. Elle devait savoir.
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Torin Ó Loingsigh
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Torin Ó Loingsigh

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MessageSujet: Re: Nouvelle Lune   Nouvelle Lune I_icon_minitimeMar 19 Jan - 15:19

Il faut toujours suivre le guide. Quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, il faut suivre sa trace, marcher dans ses pas et adopter son délire. Pas juste pour l'expérience que c'était, mais parce que sans guide, vous vous perdiez. Et l'enfant mort semblait se lasser facilement de ce qui n'était pas aussi étrange ou aussi décalé que lui. Paraître avant d'être. Ou être en fait, quand de toute façon agir en maître, indifférent de l'extérieur et absorbé par ses démons intérieurs était naturel. Mais ces constatations n'avaient pas grand intérêt à l'heure actuelle. Puisque l'enfant mort parlait, il fallait l'écouter, en profiter, et noter le moindre mot pour essayer de comprendre l'étrange pantin articulé qui était sensé être un vampire. Sensé, parce qu'à par l'évidence, il n'y avait aucune preuve. Il l'écoutait donc, souriant à ses premières paroles. La mer ne pouvait pas faire tant de mal ? Pas briser un pays ? L'enfant n'avait jamais été marin, il n'en avait même probablement jamais vu pour dire ça. Quoique la mer était assez douce en réalité, c'était l'océan qui brisait les coques, avalait les hommes et harcelait les roches. Il fallait être marin pour le savoir, ou au moins Irlandais.

Le problème, dans ce que racontait Silver, c'était la question. Autre chose ? Autre chose que quoi ? Il avait émis une hypothèse ? Si tel était le cas, la proposition avait été habilement déguisée, et Torin ne l'avait pas remarquée. Autre chose... Sans laisser le doute percer – être maître de ses émotions était le premier pas vers la seigneurie, il se contenta d'utiliser la fin de la phrase, laissant pour le reste l'inspiration faire son travail. Après tout, aussi intéressant qu'il soit, l'enfant mort n'avait pas l'air de connaître grand chose et il comprenait chaque fois un peu de travers. Quoi que son aîné lui raconte, il pourrait s'en resservir.


« Je suppose que vous parlez de mon accent. L'irlande est divisée, partagée entre plusieurs comtés, plusieurs époques et plusieurs nations. C'est probablement pour ça. Ma langue est plus vieille que celle de beaucoup d'Irlandais, elle est influencée par le vieil anglais et par les marins. Si vous trouvez des gens de Galway, ils auront un accent plus personnel, plus brut, d'autres auront un dialecte campagnard, ou leur langue sera lavée par l'anglais courant. C'est parce que nous avons été envahis de nombreuses fois et que nous nous sommes tous battus différemment. »

Il laissa une seconde le silence revenir entre eux et s'intéressa aux livres, laissant une nouvelle question rejoindre celles en attente, histoire d'éviter de noyer leurs deux esprits avant d'avoir eu ce qu'il désirait. Ou au moins une simple piste, puisqu'il ne trouverait probablement pas son Aoife dans la soirée. Docile, souple et patient, il suivit les gestes du jeune vampire, ses yeux glissant sur les couvertures pour voir les titres défiler dans son esprit. Il fallait les retenir pour les choisir quand l'enfant en aurait fini avec ses explications. Il en tira un ou deux a portée de main, accueillit celui sur les oies sauveges par dessus et observa le dernier avec intérêt, presque des étoiles dans les yeux. Ces choses là étaient dans les cordes de la jeune femme, et si l'écriture, féminine et délicate, n'était pas la sienne, elle pouvait très bien avoir dicté son histoire à une servante, nul doute qu'elle en avait eu de nombreuses pour s'occuper d'elle comme d'une lady. Laissant rejoindre les autres livres rejoindre les premiers sans vraiment s'y intéresser, redressant la pile d'un geste machinal, il se laissa avaler par les gravures qui marquaient les pages et en oublia presque le directeur qui se rappela à lui de sa voix d'outre-tombe. Nils Olgersson ? Il fallut une seconde au vampire pour saisir la référence qui li arracha un sourire franchement amusé.

« Non, rien à voir. Nils Olgersson est le héros d'une histoire où il y a des oies sauvages. Mes Wild Geese sont... des gens. C'est une partie de l'histoire Irlandaise en fait, qui date de la fin du dix septième siècle. »

Il observa l'enfant mort, hésitant sur la façon de lui expliquer l'histoire qui n'avait rien de bien simple pour un étranger, très certainement athée et ignorant et repris.

« Pour faire simple, ce sont des problèmes de religion. Quand Limerick, la ville où j'ai vécu avec la femme que je cherche, a perdu, les irlandaiss ont été obligés de fuir, et les anglais ont appelé ça the flight of the wild geese pour se moquer, puisque ça ressemble à la migration des oies. »


Simplifié, tronqué même, mais ça lui semblait compréhensible. Doucement pour ne pas l'abimer, il referma le précieux livre et sourit de nouveau.

« Celle que je recherche est certainement là-dedans, j'en ferai des copies pour pouvoir les étudier et je vous le rendrai ensuite, si vous le voulez bien. »

Et même si non à vrai dire. Le gardant à la main pour ne pas risquer de l'oublier, il se pencha pour choisir quelques ouvrages – la majorité – de l'étagère basse. Des contes sur la noblesse, principalement française mais aussi quelques émigrés, des princesses en exil et quelques autres histoires, purement fictives ou inspirées de faits réels. Il ne restait plus qu'à trouver un mot d'Aoife dans cette pile de pages et à poser les autres questions à l'enfant, maintenant qu'il avait ce qu'il voulait. Se relevant, un nouveau sourire sur les lèvres pour inciter le jeune vampire à répondre rapidement, il questionna.

« Vous parliez des autres. Vous connaissez d'autres irlandais à Paris ? »
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MessageSujet: Re: Nouvelle Lune   Nouvelle Lune I_icon_minitimeDim 31 Jan - 6:28

L’ombre suivait la lumière comme le silence, le bruit. C’était maintenant au tour de l’Etrange de parler et ses mots écorchés ne blessaient personne. Au contraire, ils offraient leur savoir, gratuitement, comme un sourire, soignant au lieu de détruire, montrant toute leur séduction. Il était facile de se laisser prendre à de telles phrases mais la destruction guettait.

Depuis qu’il avait apprit à lire, Siriel avait compris que les mots et la connaissance qu’ils apportaient n’était pas toujours utilisée à mauvais escient. Beaucoup de philosophes et de beaux parleurs partaient sinon d’un bon sentiment, au moins d’une absence d’envie de destruction. Mais les révolutions faites sur ces principes, les guerres de religion et toutes les horreurs qui suivaient leurs paroles, elles, blessaient, torturaient, tuaient. Les mots se fichaient de l’intention. Comme la balle du révolver frappe sans se soucier de sa victime. Aussi, l’adolescent capturait-il avec soin les paroles de son aîné pour mieux les enfermer, à l’abri de sa mémoire. Il ne garderait que les images. Elles, au moins, ne blessaient personne.

Enfin, la voix du vampire se tut. Sans trop savoir pourquoi, le jeune français chercha quelque chose à dire, un proverbe, n’importe quoi pour montrer sa reconnaissance mais ne trouva rien d’intéressant. Aussi, plutôt que de lâcher encore plus de malheur dans le monde, il préféra se taire, inspirant profondément pour s’imprégner de la douceur des lieux. Cette pièce était son refuge. Il en connaissait le moindre ouvrage. Il n’avait cas se laisser guider par les mots de son client.

Le café avait refroidit dans sa tasse et continuait à parfumer la pièce de son odeur douçâtre. Dehors, la pluie avait commencé à frapper les carreaux, sa texture métallique se fondant avec le bois humide. Humain, il aurait probablement éternué. Mort, il pouvait sans mal profiter de la densité de l’air. Et tant que l’autre ne parlait pas, ou plutôt n’attendait pas de réponse, il pouvait faire ce qui lui plaisait.

Quelques petits détails le firent toutefois tilter. S’il était déjà là au 17eme siècle, alors il s’agissait d’un Très Ancien. Plus même que tous ceux qu’il avait bien pu voir depuis sa mort. La curiosité le prit alors, faisant briller ses prunelles. Etre en face d’un être aussi vieux était un peu impressionnant. Surtout quand on avait apprit à toujours respecter ses aînés. Et ses mots étaient forcément plus vrais. Comme ceux du Cygne qui, elle aussi, avait dépassé le demi millénaire. Mais, Ancien ou pas, le livre faisait partie de ses trésors.
« Il y a des tables dans la salle de lecture. Ou à l’appartement. »

Pas question qu’il l’emprunte comme ça. Le carnet n’était même pas dans la banque de donnée de l’ordinateur et ce pour le préserver de la curiosité d’autrui. Le papier était fragile, l’encre vieillie, la reliure…enfin bref, c’était interdit. Pas bien. Très mal même.

Se sentant un peu coupable du ton (pourtant aussi neutre que d’habitude) qu’il venait d’employer, l’ancien esclave regarda autour de lui un bon moment avant de répondre à la question posée. Un semblant de sourire éclaira son visage alors même que ses lèvres restaient immobiles. Doucement, sa main droite se leva, fermée, pour déplier l’index, le majeur et l’auriculaire. Doigts qui allaient s’abaisser à chaque surnom. Il hocha la tête, confirmant qu’il connaissait bien d’autres irlandais et se laissa aller à ses « explications ».
« Le cygne. Le loup. La chasseresse. »

Connaître était un grand mot. La première était plus son Sire que celui qui l’avait transformé, le second irradiait la colère, le meurtre et la destruction tandis que la troisième lui avait brûlé la poitrine. Instinctivement, il frôla la marque en forme de croix qui lui décorait le torse et dont une branche dépassait de sa chemise pourtant soigneusement fermée, puis soupira.
« Mon Maître n’aime pas tellement les irlandais. »

Une excuse pour en connaître si peu ? Une explication pour en connaître autant ? La raison pour laquelle il n’avait pas reconnu les oies sauvages ? Ou simplement un peu de lui-même ? Siriel ne savait pas pourquoi ces mots-là étaient sortis de sa bouche mais le fait était qu’ils l’avaient fait. Maintenant, il y aurait des questions. Il y en avait toujours. Le pire étant qu’il n’avait pas la réponse à la plupart. Quoique. Peut-être que la raison pour laquelle le noble n’appréciait pas le loup résidait dans un seul fait très simple finalement. Maître Holmes n’était-il pas anglais ?
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Torin Ó Loingsigh
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MessageSujet: Re: Nouvelle Lune   Nouvelle Lune I_icon_minitimeJeu 18 Fév - 0:11

La phrase sans ton de l'enfant mort surpris d'abord le vampire qui finit par hocher la tête, docile. C'était ennuyeux de ne pas pouvoir emmener l'ouvrage chez lui pour l'examiner à sa guise, dans le calme du petit appartement qu'il avait investi, mais c'était logique que le garçon veuille garder une telle œuvre d'art dans l'enceinte de la bibliothèque. Il se plierait donc à ses règles, à la fois par respect et parce qu'il n'avait pas d'autre choix s'il tenait vraiment à recopier le bouquin. Quand il en aurait une copie convenable, alors il n'aurait plus vraiment besoin de l'original et pourrait même continuer son étude en Irlande. Alors si l'enfant voulait imposer quelques conditions, ça n'était pas bien grave. À côté de ce que l'ouvrage avait des chances de lui apporter, une table dans une salle pleine de murmures et de respirations n'était pas bien dérangeante.

Patient, Torin l'écouta énumérer ses connaissances irlandaises, à peine surpris par le fait qu'il n'utilise pas leurs prénoms. Il ne lui restait plus qu'à deviner quel qualificatif décrivait qui, et le loup trouva rapidement son propriétaire. Faolàn était forcément connu, il était incapable de passer inaperçu. Et il n'avait rien d'un cygne, encore moins d'une chasseresse – encore qu'à l'époque où il gardait ses cheveux longs et bouclés, à l'adolescence... - ce qui en faisait le loup. Pour le Cygne, s'il était tenté de penser à Liadan par envie que l'enfant la connaisse et parce qu'il pouvait l'associer à un ballet, délicat et précieux, il ne voyait pas trop pour quelle autre raison elle aurait pu être le cygne. L'enfant ne connaissait certainement rien à la danse classique et Gisèle ne lui évoquait sans doute rien de particulier.

Il s'apprêtait à parler de Faolàn, curieux, quand le garçon reprit la parole, pour lui donner une simple information qui fit sourire Torin. L'enfant mort commençait à parler de lui même, sans question, et c'était agréable. Mais surtout, cette déclaration rappela à l'Irlandais sa rencontre avec Holmes, et il ne pouvait s'empêcher de rire à cette idée. Reprenant son calme aussitôt que l'hilarité – traduite par un simple rire clair – l'avait gagné, Torin s'efforça de paraître de nouveau tout à fait neutre, pour reprendre une inquisition qui n'avait plus rien à voir avec Aoife. L'affaire de la belle n'attendait plus qu'il plonge le nez dans les bouquins, et il pouvait maintenant s'intéresser à son hôte sans risquer oublier quoi que ce soit de sa mission. Aussi il commença par reprendre les dernières informations, histoire que les questions trouvent une source. Pour ce qui est du dessin et des autres questions auxquelles il avait pensé plus tôt, il s'en chargerait plus tard.


« Votre maître connaît quelques Irlandais, lui aussi ? J'ai croisé un vampire il y a peu, qui m'a dit haïr les miens. Mais il est anglais, alors les choses s'expliquent facilement. »

Il sourit, agréable et bien décidé à entretenir une véritable conversation avec l'enfant, même s'il devait provoquer chacune de ses phrases par une interrogation. Il demanda si finalement, il pouvait avoir un café et s'adossa au mur, prenant un livre au hasard pour le feuilleter, laissant le bibliothécaire agir librement, lui accordant quelques instants de silence caféiné avant de reprendre la parole. »[/color]

« Je crois connaître une des personnes que vous avez cité. Le loup. Un ami à moi correspondrait bien à cette description. »

[i]Faolàn n'était pas vraiment un ami et 'le loup' n'avait rien d'une véritable description, mais partir dans un monologue pour expliquer à l'enfant la situation des terres qu'il possédait et ce que représentait le jeune Riagal pour lui aurait été mille fois trop long et compliqué, alors il faudrait s'en contenter.


« Il s'appelle Faolàn Riagal. Son prénom veut dire louveteau, en fait. Mais je ne l'ai pas vu depuis des années. C'est de lui qu'il s'agit ? »

Il fouilla dans sa poche et glissa un billet pour marquer une page qui lui semblait intéressante, puis il ferma le livre et releva les yeux, un peu distrait. Il fallait qu'il le fasse parler. À la fois parce que ce que le jeune vampire avait à dire était intéressant, à la fois parce qu'il voulait avoir la satisfaction d'arriver à le faire parler.

« Pour les autres, je ne vois pas. Je connais quelqu'un qui pourrait éventuellement être le Cygne, mais à vrai dire, ce serait simplement pour qu'elle fasse partie de ces trois là. Telle que je la connais, elle possède suffisamment de livres pour ne pas avoir besoin d'en emprunter. »

Un nouveau sourire superficiel et il questionna finalement, curieux. 

« Je serais quoi moi ? »
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