Juin 2146Une semaine plus tard.
J'ouvre les yeux dans une chambre aseptisée. Mon souffle est court, mes bras lourd et le reste de mon corps inexistant. Trop lourd pour moi je sombre à nouveau.
Novembre 2150En quatre ans la famille s'est agrandie de sept membres. Quatre gamins et trois filles. Toujours par ordre chronologique : Théo; Lucie; Alice ; Mattéo, Clarence ; Victor et Honorine.
La dernière en date est une adolescente complexée et débarquée un jour de nul par dans notre hôtel réhabilité en maison.
Notre «petite entreprise» a prit de l'ampleur et nous sommes désormais largement à notre aise. Théo est un chasseur. Je me souviens de la première fois où j'ai rencontré un vampire.
Olivia était alors la soeur avec laquelle j’avais le plus d'affinité, c'était aussi, je crois, la plus abîmée par la vie de tout les gamins que Clarice avait récupéré. Bref.
Nous vendions notre marchandise à travers les rues délabrée de Paris, tel les rats que le l'homme est devenu. C'était l'une de mes premières sorties en temps que vendeur et Olivia prenait son rôle de marraine très au sérieux. Elle me sous-estimait et je répondait à ses attentes silencieuse en me pliant au rôle qu'elle m'avait inconsciemment assigné : Le rôle du petit frère fragile à protéger. Elle en avait besoin pour s'en sortir. Je ne m’adonnais donc pas à mon jeu préféré. Jeu dont je vous parlerais plus tard. Trop exalté par cette sortie libre je tardait, mon succès ne cessait d'ailleurs d'augmenter. Un ange vendeur de rêve en pilule. Que demander de plus ?
Je crois que si Livie n'avait pas été là j'aurais suivit la créature aussi loin qu'elle me l'aurait demandé. Il ne faisait pas encore parfaitement noir lorsqu'Il s'était approché de moi. Je ne sais pas encore ce qui l'avait poussé à venir à moi, s'exposant aux derniers rayons de soleil. L'attraction que j'exerçait généralement -et dont j'était encore inconscient- où les battements irréguliers et trop rapides de mon coeur ? L'homme s'était penché vers moi. Si beau, charismatique. Angélique. Aussi blond que moi, si semblable à moi en réalité. La longueur de ses cheveux m'évoqua un ange, le gris de ses yeux malicieux la réalité de son être. J'avais pourtant envie de le suivre.
Livie avait tout laissé en plan lorsqu'elle avait compris ce qui se passait. Ce fut notre première course poursuite. La première fois où je vis combien la foi de ma soeur était forte. Comment une adolescente avait elle put repousser une créature si forte que ce vampire ? L'église nous avait sûrement aidé.
J'ai essayé, par la suite, de croire en Dieu et ses acolytes. En vain.
Clarence et Victor sont les jumeaux de notre groupe. Lucie, Mattéo et Honorine des ados paumé dont je m'amuse beaucoup. Enfin Alice qui m'est totalement dévouée. Amoureuse malgré les mises en garde de ceux qui me connaissent le plus dans cette famille.
Livie se moque en me comparant à l'un de ces buveurs de sang, séducteurs et destructeurs. Alice comprendra tôt ou tard.
Et toujours, éternellement, Clarice. Désormais âgée d'un cinquantaine d'année. Inchangée, elle tien toujours sa maisonnée d'une main de maître. Désormais plus présente, elle gère son entreprise de la maison. Elle n'a toujours rien d'une mère poule. C'est une femme forte et intouchable.
La femme de ma vie.
Février 2151Un paquet de gélule m'arrive droit dessus. Nous sommes à l'ancien montmartre. Chuck et Livie me regardent impatient. Je l'attrape, le paquet.
«Putain Den' tu veux vraiment prendre une carte de fidélité à l'hôpital ?»C'est Chuck qui m'a interpellé, Livie m'en veut trop de lui avoir lâché entre les mains. Je jette un regard vers ce qui m'avait déconcentré un instant plus tôt. Il s'en va. Je préviens d'un ton plat.
«On se retrouve à la maison.»Sous le regard inquisiteur de Livie j'ouvre la boite et avale deux gélules. Un instant plus tard je ne suis plus dans les environs. Il était blond et large d'épaules. Les cheveux long attachés en catogan. Le regard vieux et exténué.
Je glisse la drogue que je porte constamment dans mes poches. Peut-être vais-je en apprendre plus sur lui? J'aurais dû me douter de sa destination. Ça fait plus de dix-sept ans que j'ai tué ma mère. Il m'arrive, comme aujourd'hui, de croiser Nicolas. Un jour j'irais lui demander la raison de son abandon. Un jour. Aujourd'hui je me contenterais de le suivre. Comme à chaque fois. Je crois qu'il en est conscient. Pourquoi il ne fait pas le premier pas ? Parce que se savoir suivit par son fils lui assure que je ne le hais pas. J'imagine qu'il a peur de m'effrayer.
Je m'assoi sur une tombe à l'écart et allume une clope. Une vraie clope, on ne consomme pas la marchandise au risque de devenir accro.
Septembre 2151« Joyeux anniversaire»J'écrase mon mégot devant la tombe de ma mère. Avale une gélule. Mon traitement est désormais journalier. Mes visites à l'hôpital de plus en plus fréquente. J'ai échappé de peu à deux opérations. La première lors de ma cavalcade en compagnie de Livie. La seconde il y a deux ans. Seul quelques membres de la famille savent exactement de quoi je souffre. Pour le reste j'entretiens le mystère.
Je pose une rose blanche sur la tombe de ma mère. Ne l'ayant pas connue je ne suis presque pas revenue depuis que mon père m'a quitté. Aujourd'hui c'est un adieu je crois.
Je suis désolée d'avoir tué ma mère, je me suis puni moi même. Je me suis privé de l'amour qu'elle m'aurait prodigué et de celui de mon père. Je devais être une douleur constante pour qu'il me laisse périr dans la maison qui avait un jour abrité sa femme.
C'est paisiblement que j'ai quitté ce cimetière pour retourner à mon job. Je suis officiellement vendeur de sushi, en réalité je deal depuis que j'ai treize ans. Les plus jeunes de la maison n'ont pas à se sâlire les mains. Je n'ai aucun scrupule à détruire la vie de pauvre gens, je n'ai aucun scrupule à utiliser mon charme outrageux pour leur vendre de la mort en poudre. Je me fou des conséquence et c'est ce qui fait de moi le meilleur vendeur des cinq. Clarice veut éviter ça aux gamins. Je respecte son choix.
Decembre 2153« J'y vais Deneb.»Minutieusement je nettoie mon arme, chuck me l'a laissé quand il est partit s'engager dans la fédération quelques mois plus tôt. Il y est mort comme un rat. Mon seul vrai frère m'avait abandonné à son tour.
Je ne prend pas la peine de lever les yeux vers Livie et lui répond d'un ton détaché.
«Bien reviens avant la nuit.
-Tu n'as pas compris Den', je ne reviendrais pas.»Là, je lève les yeux. Quoi? Elle ne revient pas? C'est quoi cette connerie? J'ouvre le chargeur de mon arme et en sort les balles. Mes mâchoires se serrent.
«Oh, super. Amuse toi bien
- Tu ne me demandes pas où je vais?»Les larmes s'entendent dans sa voix, je m'en fou. Elle s'accroupit face à moi, pose une main sur ma joue, glisse sur mes lèvres.
«Suis moi.»Elle chuchote, elle ne supplie pas. Je la fixe. Ses lèvres s'approchent des miennes entrouvertes, impatientes. Je l'arrête, le canon de mon arme est posé contre son front. Les balles chutent au sol. Elle suffoque face à moi, échos de mon propre souffle. Sa main glisse dans ma poche et viens glisser une gélule dans ma bouche. J'appuis sur la gachette. Le coup est creux. Ses larmes coulent et elle se détourne.
J'avale la pilule.
Juillet 21533h56 am
Dans le bâtiment silencieux le bruit du bouchon détonne. Je fais glisser une gélule dans le creux de ma main. La dernière, je passerais à l'hôpital demain. L'avale. Je ne prends pas la peine d'allumer, je connais l'endroit par coeur. Mon pied buter contre quelque chose, quelque chose de mou et de chaud. Je m'arrête. Recule et lentement enclenche l'interrupteur. La lumière envahis la pièce m'exposant à un spectacle pour le moins incongru.
Un vampire, dans
mon salon, les dents dans le coup de Clarice. Une Clarice déjà à demie morte. La créature s'était arrêtée en entendant mes pas sur le perron. Ma réaction l'arrête dans son assaut. Je tire dans le corps de la femme que j'aime. Intrigué il lâche le corps de Clarice qui s'écroule mollement au sol maculant le parquet de son sang. J'ai tiré avant qu'il ne réagisse, trois balles en argent dans le coeur. Il s'écroule.
L'heure est surréaliste la scène est surréaliste. Je me penche vers Clarice et ferme ses yeux révulsés. La douceur de mes gestes m'étonne moi même. Deux cadavres salissent le salon. J'imagine qu'il n'était pas seul. J'ai cru comprendre que les vamp' chassaient au moins par deux.
Je sais déjà que c'est ces crétins de jumeaux qui ont mené les vamp' jusque chez nous. Partagé entre l'envie de fuir et celle de faire l'inventaire j'allume une cigarette. S'il y avait un autre buveur de sang dans cette maison il aurait déjà attaqué. Je suis assis dans le sang de Clarice entrain de contempler ses meurtrier, mes mains en premier lieu, le vamp' en second plan.
Je suis malsain, c'est la seule explication sinon je ne trouverais pas cette ordure séduisante. J'éteint ma clope en l'écrasant dans la paume du vamp'.
Enfin je me décide à faire le tour de l'endroit. Un désastre. Je crois que si Josh et Honorine n'avait pas été là, ils seraient tous mort.
Josh est chasseur, il a détruit la seconde créature qui s'était introduite chez nous. Quand il m'aperçoit je lui fais signe de descendre finir l'autre. Je crois qu'il faut les brûler puit les éparpiller pour bien faire le boulot. Du moins sa pu la fumée la haut. Honorine est inconsciente. Les jumeaux amoché. Alice a servit de pâté, mais les pertes sont moindres. Je calcule enfin la présence de Théo. J'imagine que s'ils n'avaient pas été la tous les trois tout le monde serait mort.
« Oh putain Den' tu vas bien!»Lucie m'a sauté au cou. Je ne réagis pas. S'il était trois chasseurs dans cette putain de maison qui peut m'expliquer POURQUOI personne n'a cherché Clarice? Pourquoi un putain de vampire a pu sucer la vie de notre refuge?
Je me force à sourire, paraître normal en toute circonstance, même quand au bout de mon bras mon flingue tremble tellement que j'ai envie de tous les abattre.
«
Ouais super hein ?»Les larmes chaudes de Lucie coulent dans mon cou, elle doit être entrain de craquer. Théo m'explique qu'ils ont entendu mes coups de feu et comprit qu'un autre se trouvait en bas. Ils n'avaient pas eu le temps de réagir. Honorine et Joshua avaient réussit à abattre celui qui les avait attaqué.
J'avais vu juste c'était les gamins qui avaient introduit la créature ici, il avaient outrageusement manqué de discrétion. Rentrés trop tard, trop directement, ils avaient accumulé les erreurs.
Je détruit leurs espoirs de fin heureuse en leur annonçant la mort de Clarice. Je me charge de faire disparaître le corps d'Alice, personne ne sait où est Diane.
8h13amJ'ai du attendre le jour pour rendre les honneurs à nos morts. Eviter un nouveau carnage.
Je pose le bidon d'essence à côté de moi. Craque l'allumette qui définitivement va emporter notre équilibre. Diane et Joshua me rejoignent alors que j'enflamme les corps. Derrière eux les gamins, qui ne le sont plus tant que ça. Des ados pour la plupart.
Diane pose une main sur mon épaule, apaisante, elle me sourit doucement alors que le feu lui donne des couleurs chaudes.
Je lui laisse mon arme et m'en vais.
2154Infirmerie, hôpital Necker, 1h25pm
J'échange un rouleau de billet contre mon traitement pour trois mois, cette maladie commence vraiment à me porter sur les nerfs. J'aimerais qu'elle se décide, un jour j'agonise et le lendemain mon espérance de vie se rallonge. J'en suis à ma troisième transfusion de plaquette. Le gamin défectueux que j’étais a déjà largement usée de son passage sur terre.
Un sourire moqueur étire mes lèvres. Je donnerais quoi comme vampire moi ? Un vampire défectueux aussi ?
« Bonjour Dc Riagal !»Je me raidis. Et merde. Même dans ma vie privée le vieux s'impose !
Stupide lèche cul d'infirmier ! Avec toute la désinvolture dont je dispose je me retourne vers l'irlandais. Je lui lance une tape dans l'épaule et moqueusement lui demande :
« Hey Senior comment tu vas ? Pas trop fatigué ces temps-ci ?»Riagal grimace, il n'est pas plus content de me voir que je ne le porte dans mon coeur. J'ai évidemment hérité du tuteur le plus chiant qu'on face chez les chasseurs de la fédération et j'en viens à regretter de pas l'avoir joué free-lance.
J'avale une gélule devant lui et m'en vais en agitant nonchalamment la main. Ok, le tuteur le plus chiant, mais aussi le plus apte à me maintenir en vie.
Je m'appelle Deneb Peterson et me voilà «fiancé» à un irlandais sénile jusqu'à ce que je sache bouffer du vampire tout seul. L’ennui c'est que le vieux est aussi têtu que je suis étrange.
[désolé pour la longueur je m'éttais pas rendu compte -__- et je veux garder sméagol en ava :p]