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 Joranne Ogerau Maestre

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Joranne Ogerau
† Espèce inconnue †

Joranne Ogerau

Date d'inscription : 07/08/2009
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Doublon : Ace
Maître : Maev', si on peut dire.

Esclave : Le soleil
Métamorphose : Nancy

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MessageSujet: Joranne Ogerau Maestre   Joranne Ogerau Maestre I_icon_minitimeDim 9 Aoû - 3:38

{ Joranne Ogerau }

Joranne Ogerau Maestre Tournesol



_} Identité
    Nom(s) : Ogerau Maestre. Mais Maestre ne sert à rien, et on l’oublie presque toujours.
    Prénom(s) : (Nancy) Joranne Alice Anne. Mes parents sont cool. Mais il n’y a que Nancy qui vous intéresse vraiment, puisque c’est sur mes papiers, et Joranne. Parce que tout le monde, de l’hôpital à la maison, me connait sous ce nom. Nancy, c’était pour mes parents, pour la mioche. Moi, je suis Joranne.
    Surnom(s) : Grenouille. Cherchez pas, c’est Maeva. Nanou par maman. Jay.
    Pseudo(s) : //
    Âge & Date de Naissance : 17 février 2133, pour l’âge, comptez vous-même, il change tout le temps.
    Groupe Sanguin : B+
    Emploi : Réceptionniste à l’hôpital (temps partiel), chasseuse (encore plus partiel), serveuse (à la carte), étudiante.
    État Civil : On dit mademoiselle, tout simplement.
    Groupe : Un citoyen à plus de droits que nous avec le régime actuel, mais entre ça et n’être rien… je suis citoyenne.



_} Descriptions
    Caractère :
    Je suis une fille.

    Ça ne vous convient pas comme description ? Estimez-vous heureux : la plupart du temps, lorsque j’entends cette question, je me contente de sourire et de lâcher un simple « Un tournesol », avec un haussement d’épaules désintéressé. Oui, c’est moi ça. Moins vous en savez, mieux je me porte. Et j’aime me porter comme il faut. C’est bon pour le moral.

    Je suis Nancy et je suis Joranne. Les deux à la fois. Je suis toujours la Nancy de mes parents, la gosse bercée de douces illusions et rêveuse à en dégobiller tripes et boyaux. Parce que le rêve n’a pas sa place chez nous ma bonne dame. Essayer de ne pas crever le nez dans le caniveau vous pompe bien trop d’énergie. Rêveuse donc. Et pas qu’un peu. Je ne rêve pas au Prince Charmant, ça n’est pas mon genre. Je suis indépendante moi. De celles qui font un bébé toutes seules. J’ai juste tendance à me dire que je vais me réveiller un jour, et que j’aurais de nouveau quatre ans. Je rêve que je me réveillerai et que je descendrai dans le salon, et que l’homme qui s’y trouve n’aura pas le moindre bout de croc. Qu’il ne me fascinera pas. Qu’il ne sera pas en train de comploter un raid à l’hôpital avec mes parents. Je rêve que cet homme n’existe pas, que ce mort n’est pas vivant. C’est idiot, mais c’est mon rêve.

    Voilà pour Nancy. Mais Nancy est chiante. Nancy est gentille, Nancy est une môme, une fille à papa. Moi, je suis Johanne. La version définitive et sans rature. La gamine qui a grandi, en somme. Et je crois, si je ne dis pas de bêtise, que je suis encore plus rêveuse. C’est pour ça que je raconte si bien. Parce que je ne m’exprime pas mal, malgré mon langage un peu tordu. Mes mots sont comme moi, ils sont mes pétales. Et leur inégalité me plait et m’amuse. Je suis différente. C’est agréable de ne pas être un simple veau au milieu d’un impressionnant cheptel de poches de sang sur pattes.

    Je ne suis probablement pas la mieux placée pour vous parler de moi, ne mon caractère, de mes tares et de tout ce qui va avec. Parce que je vais vous mentir, forcément. Quoique je ne suis pas sûre d’être une vraie menteuse. Je sélectionne, c’est tout. Je dis certains trucs, j’en ajoute, comme ça, parce que ça me plait, et j’en enlève d’autres. Parce que certains détails ne vous regardent pas. Comme le nom de mes parents. Il y a deux sortes de comportement avec les transfuges. Soit on veut les tuer, on les méprise et on les hait, soit on les utilise, on les manipule et on les met en danger. Et j’ai beau ne pas vivre avec eux, avoir quitté le cocon familial pour un monde meilleur, je les aime mes vieux. Aussi tarés soient-ils.

    Qu’est ce que je pourrais vous dire d’autre, hein ? Que je suis déterminée, assurée (du moins en apparence) et courageuse ? Que je me donne les moyens d’avoir ce que je veux vraiment, quoi que ce soit ? Que je n’ai pas peur de payer si je veux de la qualité pour mon monde pourri ? Que je repère les occasions et que je les saisis ? Ceci n’est pas un CV, je ne cherche pas de boulot, j’en ai déjà un. Et je ne cherche aucun acheteur non plus, je ne suis pas à vendre. Joranne, propriété privée.

    Je pourrais aussi faire le tour de ce qui cloche chez moi. Et vous dire quoi ? Que je suis instable ? Je me trouve très stable moi, bien campée sur mes deux pieds, pas franchement décidée à ronger les pissenlits par les racines ni rien de ce genre. Que je suis agitée ou que je n’ai aucun mal à me mettre en avant ? Depuis le temps qu’on discute, ou plutôt que je parle, si vous ne vous en êtes pas rendu compte… C’est que vous êtes stupide, et qu’il n’y a aucune raison pour que je continue a parler de moi. D’ailleurs, je vais me taire.

    Je suis un tournesol, point.

    Apparence :
    Je vous redis « Je suis une fille » ou vous le prenez mal et vous me lapidez sur la place publique pour m’être moquée de vous ?

    Bon, oui, je sais. Quand on demande à quelqu’un de se présenter, ce quelqu’un est sensé le faire avec sérieux (ou au moins un semblant de sérieux) et pas vous envoyer paître à chaque question que vous osez lui poser. Mais moi je ne suis pas quelqu’un. Je ne suis pas personne non plus, détrompez vous. Je ne vais pas vous ressortir le couplet de l’adolescente perturbée qui n’existe pas. J’existe, et je ne suis plus adolescente depuis quelques années, même si d’après Maev’, je suis encore une satané morveuse. Mais Maev’ est une vieille bique, elle n’y connait rien. (J’exagère parce que je sais qu’elle lira, et que ça lui plaira.)

    Moi, je suis Joranne, de la tête au pied. Du gros orteil gauche à cette saleté de cheveu blanc que j’ai trouvé hier matin. Un cheveu blanc à même pas 21 ans. Et pourquoi pas une ride tant qu’on y est. Bref. Je sais que Joranne ne vous convient pas et que vous allez me relancer d’un « mais encore ? » exaspéré, alors je prends les devants (et un miroir, ça m’aidera.)

    Je suis… compliquée. Même sur mon visage, ça se voit. Je suis menteuse aussi (ouais, bon, je ne mens pas, blablablah. Mais vous ne le croyez pas, alors inutile de faire semblant de ne pas savoir que je sais que vous savez que je sais que… vous rendez les armes ? Bien, je continue, merci.), et ça se voit dans mes yeux. Pourtant, on ne voit pas quand je déforme la réalité. Parce que je sais garder le regard vague, que je sais empêcher mes yeux de vous cracher la vérité que je m’efforce de taire. Des années d’entrainement mais je ne m’en sors pas trop mal. En fait, je crois que c’est inné chez moi. Je ne le savais juste pas avant d’en avoir besoin. Et… Oui, je m’égare, excusez moi. Apparence donc. Physique tout ça. Vous ne voulez pas juste regarder ma photo ? Ou mon reflet par-dessus mon épaule ? Non ? Bien, je cède.

    Je ne suis pas bien grande. Pas naine non plus. Je suis moyenne, voilà. D’une moyenne banale et ordinaire, sans écart, sans fausse note. 1m66 aux dernières nouvelles. Mais je crois que j’ai triché quand Maeva a posé l’encyclopédie sur mon crâne pour décorer le mur d’un joli trait rouge. Parce que son truc est lourd, alors je me venge. Taille moyenne, poids moyen. De toute façon, ça ne veut rien dire. Je ne me trouve pas grosse, mon poids ne m’intéresse pas. On peut être lourd et mince, une histoire d’ossature, tout ça. Mais je ne vous expliquerai pas, ça serait trop long et ça m’ennuie. Je suis donc dans la norme.

    Ensuite, que dire… Ah, mes cheveux. Puisque je parlé de ce tif blanc tout à l’heure… J’ai les cheveux châtains (moyens, comme vous vous en doutez), longs et assez souples. Une vraie merveille quand on voit certaines tignasses frisées. Un coup de peigne après la douche et au réveil, et en avant marche. Quand j’étais petite, j’étais blonde. On dit que les blondes sont idiotes. Je me dis que j’évolue, que j’apprends et que c’est plutôt bon signe. Ils sont souvent attachés mes cheveux. Pas là, parce que j’ai perdu mon élastique, mais normalement, ils sont coincés dedans, noués simplement en une longue queue de cheval assez basse. Juste parce que c’est moins encombrant. Et ça ne me va pas si mal, de toute façon.

    Pour finir, je vous parlerai de mes yeux. Parce qu’on fait souvent ça. Taille poids cheveux regard. C’est un rituel, comme si c’était ce qui caractérisait vraiment quelqu’un. Mes yeux sont sombres, marrons noir, un peu grisés. Maeva a les mêmes et on dit que ce sont les yeux des imbéciles, ternis par l’obstination qui fait de nous ce que nous sommes. On n’a pas forcément tort, et sans doute pas raison. Mais ça nous plait à nous deux, c’est tout ce qui est important pas vrai ? J’ai donc les yeux marrons imbécile, et ça me va bien.

    Pour le reste, regardez une photo, je n’ai plus rien à dire. Je suis une fille, je suis Joranne, je suis un tournesol.

    Maladies : Avec ce que je vois les médecins, si j’étais malade, je le saurais. Vous non, ce genre de choses, je ne le partage pas (Et puis c’est pas des maladies, c’est des faiblesses.)

    Lieu d'habitation : Si nous n’étions pas au troisième étage, Maeva et moi, on pourrait dire qu’on a les pieds dans l’eau. Et vu l’état de la flotte de cette fichue Seine, nos étages ne sont pas de trop. On n’a pas vraiment un loft, on laisse ça aux vamps (ou a mes parents, le troc avec les cadavres a du bon). Mais notre chez nous est plutôt confortable. Un salon, trois chambres et des toilettes, une salle de bain (avec deux lavabos, très pratique quand Maeva fait sa coquette alors que je dois bosser et que je suis (rarement) en retard), et puis, bien sûr, le cœur de la maison : la cuisine. Ça empeste un peu la citronnelle en été (même parfois en hiver, Maev’ confond vamps et moustiques. C’est toujours mieux que l’ail de toute manière) mais c’est assez agréable. Une petite mezzanine au dessus du salon abrite ma chambre. J’ai des baies vitrées qui donnent sur le salon, parce que le velux ne suffit pas. J’aime la clarté. Le reste ne vous intéresse pas vraiment. Personne ne vient jamais chez nous, et les quelques passagers ont toujours atteint ma chambre la lumière éteinte (Maeva a le sommeil léger).

    Armes : Un flingue, un Smith & Wesson. Maeva m’a aidé à le payer. Un 908 si je ne me plante pas. 8 coups, mais léger. De toute façon, je ne suis pas une chasseuse ni une tueuse hors pair. Je ne me laisse simplement pas mourir.

    Implants : Pas d’implant. 100% naturelle.

    Autre(s) : Optimisme un peu louche. Un peu cleptomane sur les bords, mais tout au bord, vraiment. Ah et je ne mens pas, j’invente. Ce qui n’a rien à voir.


Dernière édition par Joranne Ogerau le Dim 9 Aoû - 3:41, édité 1 fois
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Joranne Ogerau

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MessageSujet: Re: Joranne Ogerau Maestre   Joranne Ogerau Maestre I_icon_minitimeDim 9 Aoû - 3:39

_} Histoire
    Origine(s) & Nationalité(s) : Maeva est bretonne, mon grand père de ce côté l’était aussi, je crois. Donc ma mère aussi, mais vous l’auriez deviné seul. Du côté de papa, j’en sais rien. On est français, plus ou moins pure souche. J’suis née à Paris sinon. Et j’y passerai ma vie.

    Famille & Entourage :
    Ma famille, c’est Maev’. Et c’est un phénomène.

    Biographie :
    Je suis un tournesol. Parce que je trouve le soleil, où qu’il soit, que je me nourris de sa lumière et que je le suis. S’il disparaît à l’ouest, il reparaît à l’est, et je délaisse le premier pour le second. On pourrait dire que je suis opportuniste, je préfère débrouillarde. Je ne vendrais pas mon âme pour sauver ma vie –quoique je me pose parfois la question – et je ne suis pas du genre à marcher sur les autres pour m’élever, sauf si je n’ai aucun autre choix. Nous sommes en temps de guerre, je sauve ma peau, voilà tout. Et surtout, je suis fille de transfuges et petite fille d’imbéciles. Ce qui explique bien des choses. Mon côté indépendant et en même temps sociable. Parce qu’il ne faut pas voir dans le mot imbécile l’idée d’idiotie. Un imbécile, c’est avant tout quelqu’un qui avance sans béquilles. S’il fonce ensuite dans le mur, c’est un tout autre problème qui ne regarde que lui.

    Tout ça pour dire que je sais tirer mon épingle du jeu. Donnez moi un simple rayon de soleil : je m’y accroche et le suce jusqu’à la moelle.

    S’il vous faut quelque chose pour ne pas froisser vos consciences, dites vous que je n’ai pas eu une enfance facile. Plaignez moi-même si ça vous chante. Je ne suis pas malheureuse, mais si vous vous sentez mieux, alors faites vous plaisir. Comme je viens de le dire, je suis fille de transfuges. C'est-à-dire que papa et maman aimait conclure quelques petits arrangements avec leurs amis buveurs de sang. Pour me protéger, sans doute. Mais surtout parce que ça leur profitait. Ils le faisaient bien avant ma naissance, de toute façon. Alors j’ai un peu appris d’eux. Et il m’est même arrivé de participer à leurs plans foireux, avant de partir chez ma grand-mère (l’imbécile du côté de ma mère). Ne croyez pas que j’en suis fière parce que j’en parle sans problème, ou croyez le si vous voulez, peu m’importe. Mais je préfère m’expliquer. Je me sens coupable de la mort du petit groupe de chasseurs que nous avons vendus, et je me souviens encore de nos mots trop étranges. Les hommes s’entretuent et causent presque plus de dommages que les cadavres, c’est ainsi. Mais ramper, me repentir sans cesse et rougir dès que l’on prononce le mot « transfuge » ne m’accordera pas le pardon divin et ne les fera pas revenir non plus. Oui, j’ai été stupide. Je le suis toujours, d’ailleurs. C’est génétique. Et oui, je m’en veux. Mais m’en cacher serait un manque de respect pour eux. Si je taisais ce genre de chose, je serais toujours un transfuge. Du moins c’est comme ça que je le vois.

    Quand ça s’est produit, j’avais quoi ? Seize automnes ? Seize saisons de feuilles tombantes ? J’étais la fille de mes parents, tout simplement. Et si ça ne m’excuse en aucun cas, ça explique un peu mes erreurs. Je ne les ai pas réalisées tout de suite d’ailleurs. Il m’a fallu encore six bon mois pour prendre mes clics et mes clacs et me faire la malle, bien décidée à mener ma vie comme je l’entendais. Une aventurière que je voulais être, une warrior ! Vous y croyez vous ? Nancy Ogerau, pourfendeuse de créatures de Satan. Il aurait peut être que je croie en l’existence du grand démon, pour ça. Parce que si je ne crois pas en son copain là-haut, je ne vois pas pourquoi je verrai le grand cornu sur le seuil de ma porte. Il faut être cohérent, au moins un minimum. J’ai donc claqué la porte, valise à la main, après avoir embrassé maman et m’être fait broyer au moins trois quatre côtes dans l’étreinte du paternel, et j’ai avancé dans le froid glacial de ce début d’hiver 2149. Jusqu’au portail au moins. Et puis j’ai hésité. J’ai retourné cette histoire dans ma tête, et je suis allée directement chez ma grand-mère. Jouer les héroïnes, ça n’est pas pour moi. Et ça me convient assez bien comme ça, de toute façon. On n’a jamais vu un tournesol chevalier, alors une Nancy chasseuse, ça n’est pas prêt d’arriver. Enfin c’est ce que je pensais à ce moment là. La réalité aujourd’hui est toute autre, mais nous y viendrons en temps voulu.

    J’ai donc déménagé, dans le fol espoir de refaire ma vie en passant par les bons chemins pour changer. Pas si dingue que ça l’espoir quand on y pense, mais même les meilleures autoroutes ont leurs nids de poule et parfois, on se casse méchamment la gueule. Ce qui n’a jamais été mon cas, sauf une fois, dans les escaliers, le jour même de mes dix sept ans. Trois semaines de plâtre et un emploi temporaire à Necker. A l’accueil. Pas bien glorieux, mais payé (je n’irais pas jusqu’à dire bien), et mon caractère permettait à mon jeune âge de ne pas peser trop lourd dans la balance. C’était plutôt bien. Des horaires pas trop contraignants et de l’argent de poche pour aider un peu la grand-mère chez qui je m’étais installée un poil plus longtemps que ce que je lui avais initialement promis (à savoir deux semaines). Un tout petit poil de rien du tout, puisque ça fait quatre ans et que j’y suis toujours. Sauf que maintenant, la chambre est vraiment à moi, avec un grand tournesol peint sur ma porte, son cœur sombre assez étrange au milieu de ses pétales délavés. Mais je l’aime. Il est à moi. Il est moi. J’ai beau ne pas avoir l’air de grand-chose, je suis plus futée que j’en ai l’air. Comme ce tournesol. Il est moche, mais je l’aime. Parce qu’un tournesol, une simple fleur, c’est souvent bien plus débrouillard qu’un homme de nos jours. Il n’aurait pas été se coller sous les crocs d’un vampire, mon tournesol. Et je m’égare. Loin de moi l’intention de vous donner un cours de botanique. Non, pas parce que je suis nulle. C’est un fait que je ne nierai pas, mais c’est simplement parce qu’on parlait de moi. Et j’aime bien qu’on parle de moi.

    Premier boulot donc. A inscrire en tête d’une longue liste. Parce que j’en ai fait des choses, après mon expérience de transfuge avortée et ce job à l’hosto. Hôtesse de caisse, par exemple. J’ai passé un an à passer des boîtes de conserve sous le flash rouge d’une machine à lire les prix. Je n’ai d’ailleurs jamais été fichue d’en retenir le nom, voyez comme c’était passionnant. Mais c’était utile, et ça payait grand-mère. Qui s’appelle Maeva d’ailleurs. Ça sera plus simple, et maintenant que vous me connaissez un peu, je peux bien vous accorder ce détail. Ça payait Maeva donc. Pas qu’elle me réclame quoi que ce soit, mais je n’aimais pas l’idée de me faire totalement entretenir. Alors je ramenais des conserves et de l’eau minérale, parce que l’eau du robinet et moi, ça fait deux.

    En même temps, j’économisais avec le salaire d’un autre boulot, dans le lycée où j’ai passé mon bac. Je balayais, puisque c’est le seul truc qu’ils voulaient bien me laisser faire. C’était pas dur, et ça a payé ma première arme. Un colt rouillé que j’ai voulu faire avaler au crétin qui me l’avait vendu trois mois après son acquisition. Finalement, j’ai eu mon bac, et plus jamais remis les pieds au lycée, même pas pour balayer. J’ai bossé dans un bar, quand j’ai eu dix-neuf ans, et j’ai eu ma deuxième arme. Parce que le soir, c’était vraiment pas terrible d’être désarmée. J’ai commencé à coucher aussi. Peu, et rarement pour obtenir quelque chose. Mais ça m’es arrivé, quelques fois. Traitez-moi de pute, je m’en moque. Je ne vends pas mon corps. Il se trouve juste que certains types que j’ai fréquenté m’ont aidée, un peu. Je ne suis pas une junkie non plus. Vraiment, je suis clean. Mes vaccins à jour, mon diplôme encadré dans le salon. J’ai passé le truc du secourisme, je bosse et gagne honnêtement ma vie. Je ne me prostitue pas. Ne m’insultez pas, en fait. Ça m’atteint beaucoup plus que ce que je pensais.

    J’ai bosse toujours à Necker de temps en temps, laissant Maeva effleurer le doux rêve d’avoir une petite fille infirmière. Ça n’est pas mon objectif. Mon objectif, c’est vivre, me débattre et m’en sortir. Ma vie n’est pas un enfer, et puisqu’on en est aux confidences, je vais vous en faire une de taille : je suis heureuse. Ça vous en bouche un coin, hein ? Je suis heureuse, je vis bien. Epanouie. Ouais, j’ai couché parce que c’était utile, parfois, pour en revenir à ce que je disais tout à l’heure. Mais jamais par obligation. Jamais à contre cœur. Et je n’ai pas connu tant d’amants que ça, même. Je l’ai toujours fait parce que le type me plaisait. Seulement je ne vais pas refuser tout ce qu’il a à m’offrir ensuite juste à cause d’une pudeur idiote et mal placée.

    J’ai vingt et un ans. Vingt et un automne de feuilles fuyantes. Vingt et un printemps de feuilles naissantes. Et croyez moi, je n’ai pas l’intention de m’arrêter là. Maeva et moi, on va conquérir le monde. La France. Paris. Notre appart’ et le couloir, ça serait déjà bien. En tout cas, on va faire de grandes choses. Ou pour être plus exactes, je vais clouer le bec aux abrutis qui me jugent, je vais tous vous scotcher sur place, et elle me regardera faire. Parce qu’à son âge la pauvre, on ne fait plus grand-chose.

    Je suis Nancy, je suis un tournesol. Offrez moi du soleil, je parlerai encore un peu. Offrez-moi de la lumière et je suis votre homme. Votre femme, pour être plus exacte, mais la phrase porterait à confusion. Offrez-moi une arme, une place à vos côtés, et je les tuerai. Sans peur, sans le moindre doute.

    Oh, et un dernier détail. Parce que je parle, je parle… Et depuis tout à l’heure, vous m’écoutez. Sans un mot. Vous me croyez. Mais êtes-vous certains que je n’invente pas tout ?
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