Grande et imposante, la Bibliothèque de Paris, anciennement connue sous le nom de Bibliothèque Ste Geneviève barre l’horizon comme une cicatrice dans le centre de Paris. Cet immense bâtiment de pierres blanches aux grandes fenêtres semble en effet bien lourd et seuls les curieux et les initiés sauront reconnaître la beauté et la douceur qui s’y cachent.

N’ayez pas peur et approchez un peu du bâtiment. Découvrez les portes métalliques délicatement ouvragées et les deux grands battants de bois sculptées. C’est l’âme du lieu qui transpire pour inviter le passant à jeter un coup d’œil. Siriel Silver le directeur de la bibliothèque n’épargne ni son temps ni son argent pour rendre au bâtiment sa splendeur d’autrefois.

Derrière la grande porte toujours ouverte, vous vous retrouvez dans un long couloir en forme de croix. Mais les colonnes sont de plâtre et les symboles religieux remplacés par des copies d’hommes de lettre et de penseurs. Platon, Richelieu et Diderot se côtoient dans cette pièce étrange où le neuf essaie d’imiter le vieux.

En face de l’entrée, un grand escalier surmonte une porte pour mener à une autre identique. Poussez l’une ou l’autre pour tomber sur la bibliothèque proprement dite. Des murs de livres s’étendent à perte de vue, coupées seulement par les échelles sur rails qui permettent aux utilisateurs de trouver le livre dont ils ont besoin. Quelques ordinateurs vous aideront dans vos recherches dans les rayons mais il est fortement conseillé de demander directement aux bibliothécaires de garde que vous trouverez à droite de la porte. Ils plantent moins souvent.

A droite en entrant, c’est la salle de lecture. Également très haute, elle est orientée vers le sud et reçoit de la lumière à chaque moment de la journée. La nuit les étoiles éclairent les longues tables de bois cirées, se réverbérant sur les curieuses voûtes de métal. Un mélange inattendu de modernisme et d’antiquité, plus confortable qu’on ne pourrait le croire à première vue.

Reste la porte de gauche. Celle où personne ne va ou presque et pourtant elle n’est pas plus verrouillée que les autres. Derrière cette porte vous en trouverez trois autres. A droite c’est la réserve. Une sorte de petite bibliothèque regorgeant de beaux livres tellement variés qu’on se demanderait presque si leur choix n’a pas été fait au hasard. C’est ici que vous retrouverez le plus souvent un drôle d’adolescent au visage trop sérieux. Ne vous laissez pas abuser par son apparente jeunesse, il s’agit du Directeur de la Bibliothèque et de son bureau.

A gauche, pas de porte mais un escalier contre le mur qui mène aux appartements de fonction dudit directeur. On dit qu’il s’agit d’un logement très luxueux renfermant de nombreuses œuvres d’art. Mais personne n’y est jamais allé. Pas même son propriétaire. C’est dire.

En face enfin, derrière une porte en bois rectangulaire et banale, un escalier descend vers une immense crypte de la taille du bâtiment entier. La plus grande partie est le terrain de chasse des araignées et des rats mais il y a une petite pièce, sous la réserve, qui est d’une propreté impeccable. Sur des trétaux, un cercueil de pierre avec au dessus un gisant quelconque, un loup couché sur ses pieds. L’endroit est souvent fleuri de roses diverses et les bougies parfumées chassent un peu l’odeur de poussière. C’est la véritable demeure de Siriel.