Une fois passés le portique de pierre, l’immense jardin aux arbres centenaires et les quatre ou cinq posts de contrôle (facilement contournable sous votre forme animale amis vampires), une lourde porte en bronze vous attend pour vous plonger dans l’émerveillement. Déjà, des dorures décorent les portes et les cristaux des lustres se réverbèrent sur le dallage pourtant banal. Une autre porte, fortement ouvragée protège les dernières merveilles. On sent bien que l’on n’est pas au bout de ses surprises.

Le bâtiment est en lui-même un vrai dédale de salles et de pièces, toutes extrêmement bien décorées. Et ne pensez pas que les couloirs sont en restes. Peintures au plafond, statues de marbres, dorures, ils semblent pensés aussi bien pour le passage que pour la détente et il n’est d’ailleurs par rare de voir des banquettes s’offrir au promeneur fatigué par sa longue marche. Les amants de pierre et d’ichor se cachent souvent dans les alcôves. Si les couloirs du Manoir pouvaient parler, ils vous diraient bien des choses.

Dorée comme le reste, la salle de réunion mélange antiquités et modernité. Il y en a pour tous les goûts. Vieux pupitres, plumes et parchemins, ordinateurs derniers cris, micro amovibles, le tout en chêne verni, entre tribune de bois et statues d’humains célèbres depuis longtemps oubliés. Les bancs sont disposés en demi-cercle autour de la tribune, un peu comme un amphithéâtre, plus pour rappeler la demi-rotonde qui domine la pièce que par réel besoin. Contrairement à ce que l’on peut croire, ce n’est pas ici que sont prises les plus grandes décisions mais durant des cérémonies…bien moins officielles.

Tendue de rouge, aussi richement décorée que le reste, voire plus, c’est là qu’ont eu lieux les plus importants rassemblements des derniers siècles. La musique qui s’y joue tous les soirs est mondialement renommée et pourtant souvent donnée dans l’indifférence. Rarement vide, la salle est en effet plus utilisée pour la discussion que pour la danse, excepté évidemment en cas de visite d’une « puissance » étrangère ou de quelqu’un que l’on veut impressionner. Celle que l’on appelait la salle des pas perdus se perd, en effet.

Plus petits et plus intimes que les chambres, ces appartements cosi et protégés du soleil sont l’endroit idéal pour les vampires ayant envie de passer leurs journées à autre chose qu’à dormir. Il y en a des dizaines, éparpillés dans tout le bâtiment et décorés chacun avec personnalité et style. Quelques soient vos époques et vos pays de prédilection, il y a une pièce pour vous et votre(vos) invité(e(s)). A chaque boudoir sont liés quelques esclaves et transfuges, habillés d’époque, qui satisferont vos moindres désirs.

Avec de l’eau dedans et tout ce qu’il faut pour se rafraîchir les nuits de canicule. Et comme l’on n’est pas n’importe où, le décor n’est pas celui de n’importe quelle baignoire pour humains. Ici, vous avez l’extrême modernité cachée derrière les mosaïques bleues rappelant les bassins romains. Des lumières tamisées, de nombreux bassins, certains avec spa et cascades, plusieurs bars dissimulés derrière un bas relief et de grandes fenêtres protégées des UV pour laisser entrer le clair de lune.

Ce n’est pas parce que les vampires sont morts qu’ils n’ont pas le droit à leur confort. Les plus modernes d’entre eux auront donc rapidement renoncé au cercueil pour gouter au confort mortel des lits et des appartements du manoir. Encore une fois totalement protégés des rayons mortels, ils pourront savourer le plaisir de pièces lumineuses ou sombres, encore une fois décorées de maintes et maintes façon afin d’offrir la meilleure hospitalité aux invités venus des contrées et des temps les plus obscurs.

La salle d’arme n’est pas une simple armurerie. C’est une pièce souterraine, en pierres parisiennes, qui contient une impressionnante collection d’armes en tout genre. De la pique à la mitraillette, en passant par toutes les innovations technologique ne requerrant ni foi ni argent, elle expose l’art militaire dans toute sa beauté. Très longue, elle permet également aux nostalgiques de revivre l’espace d’un duel le fracas des épées qui s’entrechoquent. Mais il faut avouer que le but de cette pièce est surtout ludique. Personne n’a encore jamais osé (ou réussi) approcher du Manoir et les vampires qui le peuplent sont plus dangereux que tous les bazooka du monde.

Renommée ainsi par Thomas Chaumette en 2014 qui trouvait le terme de « torture » beaucoup trop commun, cette salle jouxte celle d’arme. Grande, chaude, emplie d’instruments dont on ne fait que deviner l’utilisation, elle reste bien peu connue du commun des mortels. Les prisonniers y étant passés sont quasiment tous morts de leurs blessures et les vampires qui s’y amusent ne prêtent finalement que peu d’attention aux lieux proprement dits.

Simples cellules de pierres et de fer où sont enfermés ceux qui n’ont pas encore eu la malchance de passer par la salle de punition. Cette partie reculée du manoir n’est fréquentée que par des humains. Transfuges, esclaves et prisonniers dont le destin n’est autre que d’attendre le bon vouloir de leurs seigneurs. Quelque soit le côté de la porte où l’on se trouve, il ne fait pas bon de vivre ici.