† Fallen †
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 La médecine est une opinion

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Délima-Rose Dyela
† Plante carnivore

Délima-Rose Dyela

Date d'inscription : 07/09/2009
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Age : 36
Maître : Mèt têt ? Kalfu. Bon, d'accord, c'est un esprit. N'empêche.
Esclave : Certes, Nélie est payée. Mais certainement pas assez, vu tout le boulot qu'elle doit abattre.
Métamorphose : En furie si vous écrasez la moindre graminée chez elle.

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MessageSujet: La médecine est une opinion   La médecine est une opinion I_icon_minitimeMar 19 Jan - 11:54

Délima-Rose fit une grimace. L’eau avait finit par s’infiltrer dans ses mules légères, malgré toutes ses précautions. Maudite soit la pluie de Paris ! Maudites soient les rues pavées qui retenaient cette pluie en de multiples flaques et ruisseaux !
Et maudite soit cette gamine qui pendait lourdement au bras de Délima.
Raffermissant sa prise à la taille de la petite blonde dont la pâleur n’était visiblement pas due à son teint naturel, Délima mit le pied dans le caniveau en crue. Serrant les dents, elle laissa siffler des imprécations alors qu’une eau douteuse lui submergeait la cheville. Finalement, elle ne savait pas ce qu’il y avait de pire : ce poids mort qu’elle trainait, ou le temps. Elle opta pour la pauvre jeune fille qu’elle supportait tant bien que mal : en vouloir à la pluie était à peu près aussi utile que demander à une limace d’être rapide.
Parce que finalement, tout cela était de la faute de Nélie. Pourtant, Délima avait été plus que claire. « Range mon logis, bine le potager, élague les fruitiers, mais évite la cuisine et n’approche jamais de la petite serre ». Ce n’était pas tellement qu’elle avait quelque chose à cacher – Nélie n’ayant de toute façon pas un savoir suffisant pour comprendre ce que Délima faisait – mais bien pour la sécurité de la gosse.

Visiblement, cela n’avait pas suffit, puisqu’hier elle avait retrouvé Nélie convulsant à l’entrée de la petite serre.
C’était l’odeur extraordinairement fade qui flottait dans l’air, odeur inhabituelle surtout dans le coin des plantes aromatiques, qui avait fait accourir la haïtienne. L’odeur devenait de plus en plus suffocante à mesure qu’elle s’était approchée de la petite serre. Sans se couvrir le visage, elle était entrée, et avait tiré Nélie par le bras, avant de refermer la porte de verre. La trainant plus que la portant, elle l’avait amenée près du bassin de sa loggia. Attrapant une de ses aiguilles sagement rangées dans son corsage, elle avait alors déchiré les vêtements de son aide. Puis, lui maintenant fermement les membres pour éviter de recevoir un coup, elle s’était glissée avec elle dans l’eau. Au bout de quelques minutes, l’eau fraiche sembla détendre la jeune fille, qui cessa tout mouvement. Elle leva alors les yeux vers Délima, et sembla vouloir articuler quelque chose, avant de s’évanouir. L’urgence était passée.
Délima avait ensuite pris le temps de la laver plusieurs fois, afin de la débarrasser de tous les miasmes qui rodaient dans la petite serre. C’est à ce moment là qu’elle s’était aperçu de la blessure qui barrait l’avant-bras gauche de l’imprudente. A première vue, cela semblait être une coupure franche, comme celle faite par un couteau particulièrement bien aiguisé. Mais tout autour des lèvres de la blessure, la chair semblait brûlée. Entre toutes les plantes que renfermait la petite serre, Nélie avait eu la chance – si l’on pouvait dire – de toucher à la plus inoffensive. Mais pas à la moins spectaculaire.
Même si elle ne s’expliquait toujours pas pourquoi la jeune fille était rentrée dans cette serre, Délima pouvait au moins imaginer comment elle avait provoqué son accident. Près de l’entrée trônait en effet une plante au feuillage luxuriant, d’un vert si électrique qu’il en faisait mal aux yeux, et qui portait des fleurs d’un blanc ocellé de violine. Pour tout animal, une telle plante donnait l’information claire qu’elle était dangereuse, et qu’il ferait bien d’aller se chercher un autre casse-croûte. Mais Nélie n’était pas un animal sauvage, malgré les apparences. Et elle avait visiblement touché à une des fleurs, qui, dans un mécanisme de défense parfait, lui avait envoyé un jet d’acide. Dans son affolement et sa douleur, Nélie avait alors certainement bousculé une des « plantes amusantes » (comme les appelait Délima), qui se croyant elle aussi agressée, avait propulsé une fumée suffocante, qui obstruait rapidement les voies respiratoires, et qui – heureusement pour Nélie – émettait aussi l’odeur douceâtre qui avait alerté sa maîtresse.

Aucun passant ne s’arrêtait pour aider Délima. Quelques uns faisaient un crochet pour ne pas les croiser, tandis d’autres hochaient tristement la tête en gardant leurs distances. Mais la plupart se contentait de faire semblant de ne pas les voir. Après tout, comment les blâmer ? En ces temps troublés, comment savoir si les aider ne leur attirerait pas des ennuis ? De toute façon, pour la jeune fille dont le buste pliait malgré les efforts de Délima, cela semblait trop tard.
En réalité, la pâleur presque morbide de la jeune fille résultait plus de la nuit agitée qu’elle avait passé que d’un quelconque danger, Délima ayant passé son temps à lui faire absorber différentes substances. De l’absinthe, d’abord, pour faciliter l’expulsion de la bile, puis de la passiflore et du pavot pour assommer suffisamment Nélie afin qu’elle se repose un peu. Elle en avait alors profité pour s’occuper de la plaie profonde, appliquant une pommade astringente et désinfectante (à base de lierre et de miel, plus quelques ingrédients secrets), qui fit tressaillir la malade malgré son sommeil profond. L’hougan s’était arrêtée là. Elle connaissait les réticences de Nélie vis-à-vis de son art. Et d’ailleurs, la première chose que la jeune fille avait réussi à articuler était « je veux un vrai médecin ». Aussi vexant que cela puisse être, il ne fallait jamais perturber un malade. Délima lui avait donc promis de l’emmener à l’hôpital aussitôt que son état le permettrait.

Mais maintenant que Délima devait transporter – que dis-je, trainer – Nélie pour honorer sa promesse, toute sa compassion et sa gentillesse s’était envolée. Ce n’était qu’une petite sotte, incapable de respecter une consigne. Ce qui mettait le plus en rage Délima, c’est qu’elle s’était aperçue ce matin que Nélie, dans ses convulsions, avait abimé une plante basse. En plus d’avoir profondément blessé un de ses enfants, voilà que celle-ci l’obligeait à se perdre dans des rues humides, perdant un temps précieux pour la survie de la plante ! Elle ne valait pas toute cette peine, non vraiment pas.
Sans délicatesse, Délima tira la jeune fille, qui tentait bien de marcher malgré les sédatifs, jusqu’à l’intérieur de la porte tournante de l’hôpital, qu’elle actionna en la poussant avec son dos.
A l’intérieur, un monde beaucoup plus calme, et beaucoup plus sec. Immédiatement, Délima se sentit mal à l’aise. Des gens, malades de toute évidence, déambulaient lentement, en silence, trainant une sorte de perche en métal ou s’aidant d’une cane. Mais, même s’ils marchaient, ils ne semblaient pas vivants. Ils semblaient…zombifiés. S’arrachant à cette contemplation, Délima soutint Nélie jusqu’à une sort de comptoir d’où une personne les observait avec insistance depuis qu’elles étaient arrivées. C’était bien la seule, d’ailleurs, personne ne faisant réellement attention à elles.

Délima ne savait pas réellement quoi dire, ou quoi faire. C’était la première fois qu’elle mettait les pieds dans un tel endroit, et à vrai dire, elle n’avait jamais pensé devoir y entrer un jour.
Elle releva le menton de Nélie pour montrer son visage.


« Malade. »

Que dire d’autre, après tout ?
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Joranne Ogerau
† Espèce inconnue †

Joranne Ogerau

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MessageSujet: Re: La médecine est une opinion   La médecine est une opinion I_icon_minitimeLun 1 Fév - 23:42

Plus le temps passait et plus las patients s'enchaînaient, plus Joranne regrettait d'avoir proposé de remplacer sa collègue pour que celle-ci puisse aller fêter ses trois mois de relation stable das dieu sait quel bouge dans le sud de la France. Une bonne partie, pour ne pas dire la plupart de ceux qui se présentaient devant elle jouaient les malades imaginaires, persuadés d'être en pleine transformation vampirique parce qu'ils s'étaient réveillés dans la journée avec la marque de crocs à un endroit plus ou moins montrable de leur anatomie, selon les cas, et elle faisait de son mieux pour ne pas renvoyer tout ce bétail chez lui, avec menaces et insultes. Les gens étaient idiots, c'est un fait qui se vérifiait de plus en plus et elle n'avait pas la moindre envie de voir la nuit tomber et avec elle arriver les trop nombreux trouillards, préférant feindre un rhume pour s'abriter dans l'enceinte du grand hôpital et ainsi éviter le Paris nocturne. Une tentative généralement vouée à l'échec puisque leur mensonge ne tenait pas la route et qu'ils étaient le plus souvent renvoyés chez eux, donc obligés de traverser Paris dans le noir au lieu de rester sagement vautré devant un écran qui les abrutissait. Parce qu'il n'y avait que la télévision qui pouvait rendre l'homme bête et paranoïaque à ce point, avec les films d'horreur et les informations qui n'informaient plus vraiment depuis que les cadavres tiraient les ficelles de la capitale et du reste du monde. Bref, un ramassis d'abrutis qu'un ramassis de connerie allait pousser à s'agglutiner dans le hall et elle serait seule pour y faire face. Enfin seule... il restait toujours Niels à mettre à contribution, au moins pour lui amener une pizza et si jamais les choses s'emballaient, elle pourrait toujours appeler l'anglais l'étranger pour qu'il vienne avec sa grosse voix l'aider à faire un peu de ménage.

Enfin, il restait encore plusieurs heures avant que le jour ne se fasse la malle, probablement lui aussi terrorisé par les cadavres qui hantaient les rues et jusqu'ici, entre quelques vrais patients souffrant de vrais maux, elle n'avait fait que décourager les idiots de la nuit précédente qui soumettaient leur tracas à son diagnostic souvent un peu... indélicat. Monsieur Morrin avait un rhume ? Alors qu'il aille se faire un grog au lieu d'emm... d'ennuyer son monde. La jeune femme qui suivait avait découvert des traces de crocs en se levant ce mati ? Elle n'avait qu'à retrouver son client, le faire payer un peu plus cher pour le supplément et laisser la place aux vrais malades. Certes, c'était brutal, voir méchant, mais il fallait voir les choses du point de vue de la jeune réceptionniste. Tous ces petits blessés du dimanche empêchaient ceux qui avaient un problème intéressant d'avoir des soins qui parfois étaient urgents. Comme cette femme, soutenue par une amie, sans doute, et qui venait tant bien que mal d'entrer dans l'hôpital. Un instant, elle détailla la future patiente, pour qui groggy était le plus léger des euphémismes, puis s'intéressait à celle qui l'aidait. Une étrangère au visage couvert de tatouages, plutôt jolie malgré son air d'animal effrayé.

Dégageant d'un mot ou deux un type qui tentait de la draguer aussi lourdement si ce n'est plus, que Peterson, son emmerdeur officiel et personnel, elle toussota pour qu'un autre patient fasse de la place à la nouvelle venue qui se fraya un chemin jusqu'à elle. Un sourire, et elle tendit la main par dessus le meuble derrière lequel elle était parquée, juste pour aider à soutenir la pauvre malade. Elle salua l'accompagnatrice, se voulant encourageante, et son sourire commercial se fit amusé lorsque celle-ci releva le menton de sa compagne a demi inconsciente, soulignant son geste d'un simple mot. Malade. A pour le coup, ça vous changer de la brochette d'ahuris qui l'inondaient d'un flot d'explications dont elle se moquait alors qu'ils n'avaient quasiment rien.


« J'ai cru remarquer qu'elle n'avait pas l'air dans son assiette, en effet. »

Un peu moqueur, mais la tentation avait été trop forte, et Jay pianota sur le clavier de son pc, frappant un peu plus fort les quelques touches réfractaires d'un clavier sans doute plus vieux qu'elle pour afficher un nouveau formulaire. Relevant les yeux vers ses patientes, ravie qu'elles l'occupent plus qu'elle n'était désolée pour l'éclopée, elle articula pour faciliter la tâche à la jeune femme.

« Il va me falloir son nom, son prénom et les vôtres, puisque vous l'accompagnez. Je dois aussi savoir son âge et son groupe sanguin, si vous le connaissez, ainsi que son carnet de santé, si elle en a un et si vous l'avez avec vous. »

Plus le temps passait, moins les gens pensaient à ce genre de formalités et il était de toute façon prouvé que dans une situation d'urgence, on pensait rarement à s'encombrer de cet idiot de carnet en plus du malade.

« Sinon le médecin qui prendra en charge votre amie s'occupera de tout ça. Si cela peut vous aider, vous pouvez demander à monsieur » elle désigna le type qui l'avait draguée «  de tenir votre amie ou de la déposer sur un siège, le temps que vous me répondez. »

Elle dirait probablement non, voir la fusillerait des yeux si jamais elle était un rien sensée, mais bon. Après tout, l'autre devait être lourde, et Joranne ne savait pas quoi lui conseiller d'autre en attendant de savoir vers quel médecin l'envoyer. Au pire, si c'était vraiment urgent, elle ferait venir Faolàn.
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Délima-Rose Dyela
† Plante carnivore

Délima-Rose Dyela

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MessageSujet: Re: La médecine est une opinion   La médecine est une opinion I_icon_minitimeMar 23 Fév - 18:46

Malgré les efforts louables de la réceptionniste pour retenir Nélie, celle-ci échappa au contrôle de Délima et sa tête vint heurter le bord du bureau – ce qui ne réveilla pas vraiment la malade –. Au moment où elle senti que son aide allait glisser de la manière la plus lamentable au sol, Délima coinça avec sa cuisse les jambes de la jeune fille contre le bois du meuble, et d’une main, rabattit tout son buste sur la tablette du bureau. Ainsi affalée, elle ne tomberait pas plus bas, et il n’y avait nul besoin de la confier aux individus douteux qui trainaient dans le hall. Délicatement, Délima tourna la tête de Nélie, et vérifia qu’elle pouvait respirer à l’aise. Ces précautions prises machinalement, elle s’en désintéressa totalement pour reporter son attention sur ce qui lui avait demandé la jeune femme de l’accueil.

Délima glissa sur la demande du carnet de santé, elle n’avait de toute façon aucune idée de ce que cela pouvait bien être. Par contre, elle tiqua sur le reste. Et force lui fut de constater qu’elle n’avait aucune idée de qui était Nélie.
Oui, bien sûr, elle connaissait à grands traits l’enfance de son aide, sa vie avant qu’elle ne la rencontre. Certains soirs, par jeu et certainement aussi par ennui, Délima faisait en effet venir la jeunette et lui offrait à boire. En quantité. L’animal timide et mutique qui avait séduit la haïtienne se transformait alors en une jeune fille volubile pour peu que Délima arrête de la servir avant qu’elle ne devienne ataraxique*. Dans ces moments là, Nélie était intarissable, et il ne fallait même pas imaginer pouvoir arrêter le flot de ses paroles. Délima se levait alors, et tout en écoutant d’une oreille les souvenirs qui naissaient des vapeurs sucrées de l’alcool, elle se mettait à travailler. Dans ce babillage abscons, elle trouvait le calme et la concentration nécessaire à certaines taches qu’elle laissait parfois trop trainer. Ainsi, certains soirs, elle se lançait dans la préparation de l’Asoupi – qu’elle appelait ainsi en raison du sommeil de la conscience que son absorption induisait, afin de laisser la place à un véritable décuplement des forces –. C’était entre toutes, la préparation la plus longue et la plus technique qu’elle connaissait. Pour guider Délima, nul livre, nul écrit (de toute façon, elle ne savait pas lire), et c’est là que Nélie intervenait. Son oreille brouillée par ce bruit de fond, son attention en partie retenue, Délima laissait ses mains agir seules. Et c’était les véritables gardiennes de son savoir. Où l’esprit bien trop souvent fausse la technique, le corps ne fait que répéter machinalement. Pendant de longues heures, elle broyait, coupait, arrachait, filtrait divers ingrédients tandis que Nélie lui expliquait en détail pourquoi elle aimait l’odeur de la violette. Ce n’était que lorsque le processus d’extraction de la partie pure du mélange était en place que Délima-Rose laissait enfin Nélie se reposer. Elle ne reprenait son hermétique cuisine le lendemain, les phases suivantes demandant un jugement plus sûr.
Au fil du temps, Délima s’était habituée à cette présence si peu discrète de Nélie qu’elle la faisait venir simplement pour le plaisir – même si elle s’en défendait –, les occasions de préparer un Asoupi étant finalement anecdotique, le produit ne supportant pas la conservation. Ces soirs là, elle ne faisait rien de plus que de s’occuper de ses plantes, leur prodiguant tous les soins et l’amour et le dévouement dont Délima était capable. Et ce n’était que lorsqu’elle avait fini qu’elle s’occupait de Nélie, bien souvent endormie depuis longtemps dans l’un ou l’autre fauteuil. Elle reprisait alors les trous que Nélie faisait à ses vêtements en exécutant ses taches quotidiennes, elle nettoyait et soignait toutes ses petites plaies, si inoffensives soient elles, et passait des baumes sur le moindre des bleus que la jeune fille s’était faits. Si Nélie s’était aperçue des soins dont elle faisait l’objet lorsqu’elle tombait assommée par l’alcool, elle ne l’avait jamais montré à Délima – qui de toute façon aurait tout nié –.
Oui, finalement, Nélie était un ingrédient important pour Délima-Rose.

Dégageant doucement une mèche qui avait glissé sur le visage de la malade, et qui risquait de se prendre dans sa bouche entrouverte, Délima répondit.


« Il s’agit de Nélie. Elle à mon service. »

Tournant la tête vers la réceptionniste, elle fit un petit salut.

« Délima-Rose Dyela. C’est une enfant des rues. Elle n’a ni âge, ni nom, ni sang. »

Ce disant, Délima eut certainement le sourire le plus doux et le plus fier qu’elle eut jamais émit à l’égard de Nélie. Au-delà des pays et des coutumes, les enfants des rues étaient bénis entre tous puisqu’ils n’existaient pas.
Puis se reprenant, elle prit le bras le bras gauche pendant de la malade, et le ramena sur le bureau. Elle défit le bandage le temps de montrer la blessure à la réceptionniste, n’ayant aucune idée si c’était cela qu’il fallait faire. Puisqu’elle était dans un hôpital, et vue le nombre de gens venant lui parler, elle devait être médecin. La plaie apparut. Elle ne s’était pas encore refermée – et même loin de là –, et laissait voir à ses commissures une suppuration noirâtre. La vue en était assez alarmante pour quiconque ne sachant pas ce qu’il y avait dans le corps de la gamine. En réalité, cette chose foncée n’était que le fruit de l’exsudation d’un des produits aseptisant, le corps en rejetant le surplus. Pour Délima, cette couleur noire était d’ailleurs encourageante : cela signifiait que le produit avait emprisonné les éléments néfastes et les expulsaient du corps.
Laissant la vue sur la plaie dégagée pour la médecin, Délima resserra l’arèt qu’elle avait attaché haut sur le bras malade. C’était une sorte de cordelette pleine de nœuds que l’on attachait généralement sur les enfants pour les protéger des forces maléfiques. Et à bien des égards pour Délima, Nélie était une enfant.

Il faut dire que la bokor avait entendu parler, par diverses sources, des pillages de sang dans les hôpitaux. Ces attaques ne la concernaient jusqu’ici que peu. Mais maintenant que le sang de Nélie était en jeu, Délima prenait la menace plus au sérieux. Même si l’idée des effets que pourraient produire le sang drogué de Nélie sur un vampire la faisait sourire, il était hors de question qu’elle la laisse sans défense. Et l’arèt ne suffirait certainement pas : Délima ne la laisserait pas seule aux mains du médecin. D’autant plus qu’elle n’avait de toute façon pas confiance dans leur manière de soigner.


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* dédicace à qui sait !
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